La prochaine séance de l’Académie aura lieu le mardi 13 juin à 18H au château des ducs à Nantes (salle du Harnachement). Y seront décernés le Grand Prix Jules Verne 2023 (à Antoine LAURAIN pour : Les Caprices d’un astre, Flammarion) et le Prix du roman de l’Académie 2023 (à Pierre ADRIAN pour : Que reviennent ceux qui sont loin, Gallimard). Une présentation de l’ouvrage 1962, une académie en bord de Loire, sera proposée à cette occasion par Noëlle Ménard et Philippe Josserand. Pour terminer cette séance Eric Chartier nous dira quelques pages de l’œuvre de Stendhal: Le Rouge et le Noir.
Lors de sa séance solennelle qui s’est tenue le mardi 23 mai au Conseil départemental de Loire-Atlantique, l’académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire a procédé à la remise de deux des distinctions qu’elle accorde, le Prix de Loire Atlantique et le Prix Yves Cosson de Poésie.
La séance fut ouverte par Dominique Poirout, Vice-présidente culture et patrimoine, représentant Monsieur Michel Ménard, Président du Conseil départemental de Loire-Atlantique. Elle souligna notamment dans son propos l’importance que revêt le livre en particulier et la littérature en général dans l’environnement de chacun, ainsi que l’intérêt porté par le département aux actions menées par l’Académie. Dans sa réponse, le chancelier Dominique Pierrelée tint à la remercier d’un partenariat qui ne se dément pas dan s la durée comme de l’accueil de l’institution pour la remise de ses deux prix.
J.-F. Caraës, A. Poulard, M. Jussiaume, D. Poirout, D. Kay, D. Pierrelée, H. Copin (Photo Xavier Ménard)
Prix de Loire-Atlantique 2023
Jean-François Caraës, président du jury du prix de Loire Atlantique, prit ensuite la parole pour présenter le titre retenu Berligou : Le vins des ducs de Bretagne, publié par Le Temps Editeur, et les lauréats. Dans un propos enthousiaste et plein d’humour, il souligna que le jury fut sensible au sujet traité, la résurgence d’un vin et d’un cépage oublié, le Berligou, comme à l’aspect approfondi du traitement du sujet. Le texte est en effet assorti de nombreuses notes et précisions documentaires. Les deux auteurs de l’ouvrage primé sont Alain Poulard et Marcel Jussiaume.
Les Lauréats
Alain Poulard
Œnologue à l’Université de Bordeaux, Alain Poulard est docteur en biologie de l’Université de Nantes. Ancien responsable de l’Unité de Nantes de l’Institut Français de la vigne et du vin (IFV), il exerça la fonction d’expert à l’Organisation Internationale de la Vigne et du vin (OIV). Co-fondateur de l’Association Le Berligou, il est l’un des membres du groupe des 12.
Viticulteur et fondateur du Domaine de Guérande au Loroux-Bottereau, Marcel Jussiaume a depuis cédé son domaine à son fils Pierrick. Il est le co-fondateur du Grand Prix Clémence Lefeuvre (nom de la restauratrice qui créa le beurre blanc en 1930), concours de Muscadet au jury exclusivement féminin. Il fut membre du Conseil Interprofessionnel des Vins de Nantes et Président du Syndicat des Appellations Muscadet. Il est également l’un des membres du groupe des 12.
Marcel Jussiaume (Photo Xavier Ménard)
L’ouvrage
Le livre évoque de manière documentée et précise la démarche exemplaire menée par le groupe des 12 pour retrouver la trace et restaurer la production du Berligou, vin populaire planté par les ducs de Bretagne vers 1390 au château de Beaulieu à Couëron, l’une de leurs résidences secondaires. Des textes anciens attestent que la duchesse Anne de Bretagne l’aurait apprécié, de même qu’Henri IV lorsqu’il vint signer l’Édit de Nantes en 1598.
La quasi-disparition de ce cépage serait due aux maladies cryptogamiques de la fin du XIXe siècle : l’oïdium en 1840, le mildiou et le phylloxéra en 1880. En 1930, le berligou de Joseph Bernier, planté dans le sud de Saint-Herblain, fut encore primé au concours départemental, ce qui atteste de rares survivances. En 1993, Joseph Bosseau en rechercha quelques plants pour les rangs conservatoires du musée du vignoble. Il en obtint en 2007 plusieurs pieds que lui céda Joseph Picot, propriétaire d’une parcelle de 180 pieds à Saint-Fiacre.
Dans sa réponse aux propos de Jean-François Caraës, Alain Poulard rappela la démarche persévérante effectuée par les différents partenaires du groupe des 12 depuis le début du projet. Marcel Jussiaume souligna pour sa part l’importance et le rôle à part que revêt dans l’histoire de l’humanité. Elle se révèle à ce titre être un élément de civilisation.
Prix Yves Cosson de Poésie
Henri Copin, président du jury de ce prix de poésie, prit ensuite la parole afin de présenter le poète Daniel Kay, distingué en 2023 pour l’ensemble de son œuvre. Dans son propos, il évoqua le parcours singulier de ce dernier et sa démarche qui, outre la poésie, embrasse également la peinture et une réflexion sur l’art. Dans sa réponse, Daniel Kay fit part au public d’une série d’annotations et de réflexion sur la poésie qu’il rédigea à la volée lors de son voyage pour se rendre à Nantes.
L’auteur
Né en 1959 à Morlaix, Daniel Kay effectua ses études supérieures à Brest et Rennes. Agrégé de lettres modernes, ses poèmes furent publiés notamment dans les revues NRF, Théodore Balmoral (Revue semestrielle de littérature contemporaine, créée à Orléans en 1985), Hopala ! (Revue littéraire et artistique bretonne créée en 1999 par Jean-Yves Le Disez) et Traces. Depuis 2003, il a contribué à plusieurs livres d’artistes comme à des éditions bibliophiliques. Peintre lui-même, il écrit également sur la peinture. Il enseigna la poésie moderne, la littérature comparée et l’histoire de la critique à l’Université de Bretagne-Sud.
Daniel Kay (à droite) et Henri Copin (Photo Xavier Ménard)
Ouvrages publiés :
L’histoire des arts, Le Faouët, Éditions du Scorff, 2000
Magnificat (ill. Thierry Le Saëc), Languidic, Éditions de la Canopée, 2003
Le bleu du ciel (ill. Thierry Le Saëc), L’Attentive, 2006.
Tombeau de Georges Perros suivi de Armand Robin à Plouguernével, La Part commune, Rennes, 2007
À quoi rêvent les statues ?, La Part commune, Rennes, 2010
L’Approche de Delft : de la peinture hollandaise & de Marcel Proust, Paris, Éditions Isolato, 2011
Fragments des deux baies (ill. Gilles Plazy), Trégunc, la Sirène étoilée, 2013
Vies silencieuses, Gallimard, mai 2019
Tombeau de Jorge Luis Borges, Gallimard, juin 2021
Un peigne pour Rembrandt et autres fables pour l’œil, Gallimard, mai 2022
Baugin, le dessert de gaufrettes, éditions Invenit, coll. Ekphrasis, Lille, 2022
Petits pans de Proust, d’après un détail de Vermeer, éditions des Instants, Paris, 2022
Expositions
Les Monts d’Arrée – Rodolphe Le Corre, Daniel Kay, Alain Le Beuze, Galerie Les Stèles, Morlaix, septembre 2007
Multiples, Salon de la petite édition d’artiste, Morlaix, 2009
Daniel Kay, un poète et des peintres, Médiathèque Les Ailes du temps, Morlaix, octobre 2010
Fragments d’un lieu – Peintures et livres d’artistes de Daniel Kay, Pôle culturel du Roudour, Saint-Martin-des-Champs, mars 2015
La baie des plumes – Salon de la poésie et des livres, L’Ivraie, Douarnenez, août 2017
Thierry le Saëc : la poétique du trait – Autour du livre d’artiste « Imago Ignota« , Galerie du Bourdaric, Vallon-Pont-d’Arc, mars-mai 2018
Livres d’artistes & Editions bibliophiliques
Avec André Jolivet
L’île Tristan, 4 exemplaires
Île Callot, 4 exemplaires
Ouessant, 4 exemplaires
Ouessant, phare du Stiff, 4 exemplaires
Le Grand Bé, 4 exemplaires
Avec Rodolphe Lecorre
Monts d’Arrée 02, 11 exemplaires numérotés
Avec Thierry Le Saëc
L’attribution des chefs-d’œuvre
Finis Terrae, Brest-Lisboa
Imago Ignota
Avec Maya Mémin
Tombeau de J.L.B, 20 exemplaires
Fragments d’Icarie, 50 exemplaires
Avec Bernard Menguy
Trente exemplaires
Avec Yves Picquet
Orphée palimpseste, 12 exemplaires
Avec Michel Remaud
Du rouge, 16 exemplaires
Avec Véronique Sézap
Menhirs, 5 œuvres originales
Quelques extraits
Après l’intervention de Daniel Kay, Henri Copin donna lecture de plusieurs extraits de l’oeuvre du poète primé.
« Les Grecs ne possédaient pas de mots pour le bleu. Homère lui-même devait recourir à de subtiles périphrases pour évoquer cette couleur. Pendant des siècles en Occident les hommes n’ont pas nommé le bleu. C’était au temps où la mer et le ciel rinçaient leurs teintures dans la gorge de curieuses divinités. On ignorait que les oiseaux qui picoraient dans le bleu suspendraient des grappes de fruits rouges sur le rebord de grandes assiettes en faïence. »
Daniel Kay, Vies silencieuses
« Présences léguées bien plus loin que nos bras ne peuvent atteindre, mots d’aucun langage, phrases interminables sans verbe ni sujet chuchotées sur la toile blanche que prépare dans l’atelier celui qui délie peu à peu la conscience ligneuse des forêts.»
Daniel KAY, Vies silencieuses
Avant de clore la séance, le chancelier Dominique Pierrelée rappela que l’Académie remettra le 13 juin prochain, au Château des Ducs de Bretagne, le Grand prix Jules Verne et le Prix de l’Académie. La séance de l’académie s’acheva sur un cocktail lors duquel chacun put déguster le fameux Berligou.
LES LIVRES DE L’ÉTÉ . Animé par Jean Amyot d’Inville
En raison de travaux, rue Voltaire , le Café littéraire du 1er juin, animé par Jean Amyot d’Inville aura lieu à l’amphi A , rue Bias , en face la faculté de pharmacie à 14h15.
Il existe soixante mots pour dire l’amour chez les Arabes, sonder son mystère, l’apprivoiser et c’est au sein d’Al Andalus qu’il a trouvé un terrain particulièrement propice à cet effet, au sein d’une société raffinée, célébrant la femme et exprimant également par la musique et la poésie sa joie de vivre et d’aimer.
Combien est beau ce jardin où les fleurs de la terre rivalisent d’éclat avec les astres des cieux. Que peut-on comparer à cette vaque d’albâtre pleine d’une eau cristalline ? Seule la lune dans toute sa splendeur brillante au milieu de l’éther sans nuage.
C’est au cœur du silence que la parole poétique se délivre au mieux, et nous révèle. Se nourrir de poésie a toujours été de ce fait essentiel à mes yeux. Mais les mots qui éclairent le chemin peuvent parfois et malgré eux, faillir. Elevez-vous au-dessus des mots jusqu’à un somment où tombe la poussière des étoiles, nous dit Khalil Gibran. La peinture une fois installée, est à son aise elle aussi, pour dire avec force le bruissement de la vie, la respiration du silence, et tout autant la fragilité de l’instant chargé d’émotion. La couleur du silence.
(Texte dit par le chancelier lors de la cérémonie d’adieu en l’hommage à Malika Pondevie, le16 mai 2023, Les sables d’Olonne).
Malika Pondevie, née Roumane, n’est plus ! Elle est partie, à sa façon discrète mais pas effacée, le 11 mai 2023. Entrée à l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire en 2009, elle faisait partie du jury du prix Yves Cosson de poésie et s’investissait dans le partenariat avec la maison de l’Afrique. Titulaire d’un diplôme de pharmacie, chercheuse et conférencière sur la civilisation arabe et l’histoire de l’Afrique du Nord, elle devait évoquer le 15 juin prochain Cordoue, capitale de l’Esprit, la cité majeure de l’Espagne musulmane, dans un amphi de la faculté de pharmacie de Nantes (clin d’œil à sa formation initiale de pharmacienne). Il y a un an, elle animait passage Sainte-Croix une rencontre sur le Soufisme, cette voie spirituelle de l’islam qui est tout à la fois une quête mystique et un voyage dans la profondeur de soi. Ainsi était-elle !
Une curiosité d’esprit insatiable !
Elle poursuivit ses études scientifiques initiales par celle de l’histoire de l’Art, des langues Orientales, notamment au Centre des Hautes Etudes sur l’Asie et l’Afrique Moderne (CHEAAM). Chercheuse sur la Civilisation Arabe médiévale et sur l’Histoire de l’Afrique du Nord Antique, elle enseigna la médecine arabe à l’Université de Nantes. Conférencière brillante, elle intervenait à Paris (Institut du Monde Arabe) comme à Montpellier (l’Institut Maimonide).
Malika Pondevie (à droite) et Philippe Josserand
Dans le cadre de l’association Rencontres méditerranéennes, qu’elle présida, elle participa notamment au colloque Culture arabe et culture européenne organisé en décembre 2000 en partenariat avec l’Université de Nantes. Les actes en seront publiés en 2006, chez L’Harmattan. En 2003, elle contribua au colloque organisé aux Sables d’Olonne dans le cadre de l’année de l’Algérie en France, avec le soutien de l’Unesco, consacré à Saint-Augustin. Sa contribution, « Augustin et le monachisme occidental » parut dans l’ouvrage Saint-Augustin, le passeur des deux rives, publié en 2010 par l’éditeur d’Orbestier. Evoquant l’histoire comme l’œuvre d’un des pères emblématiques de l’Église, elle rappela le double rôle qu’il exerça en introduisant en Afrique le monachisme occidental, puis en en définissant les règles.
Nostalgique des trois cultures
Nostalgique de l’Andalousie des trois cultures où cohabitèrent pacifiquement pendant plusieurs siècles juifs, chrétiens et musulmans (qu’un colloque évoqua aux Sables d’Olonne en 2012), elle était infatigable, aussi capable d’organiser un concert sur Les troubadours des trois cultures à l’Institut du Monde Arabe à Paris en 1994 avec Jordi Savall et Montserrat Figueras, que de contribuer à la production d’une création chorégraphique originale aux Sables d’Olonne avec Celina Chaulvin, élève du Martha GrahamDance ensemble et Jean Vincent Boudic. Elle avait l’œil exercé d’un peintre et d’un photographe dont les œuvres furent exposées.
Sa silhouette menue comme sa présence nous manquent déjà. Nous ne l’oublierons pas.
Vingt membres avaient souscrit à la proposition de sortie en presqu’île guérandaise offerte aux membres et aux amis de l’Académie, à la demande Dominique Pierrelée, son chancelier. Ils se sont donc retrouvés jeudi matin 11 mai, à 10h00, au rendez-vous fixé près de l’ancienne Criée, sur le port du Croisic, devant la statue de Pierre Bouguer.
Né dans la localité, ce mathématicien, physicien et hydrographe, fut le compagnon de Charles Marie de La Condamine dans son expédition vers le Pérou en 1735. Auteur du magistral Traité du navire publié en 1746, l’Académie des sciences distingua en 1727 son étude sur « La meilleure manière de former et distribuer les mâts des bateaux » ainsi que sa « méthode d’observation de l’altitude des étoiles en mer ».
Son père, Jean Bouguer, navigua pendant dix ans sur les navires du roi. Blessé au combat de la baie de Bantry en Irlande le 11 mai 1698, il perdit une jambe et fut nommé professeur de pilotage à l’école d’hydrographie du Croisic. On lui doit un Traité complet de navigation, réimprimé en 1706.
Laurent Delpire et le groupe des participants.
Visite commentée du Croisic
Laurent Delpire, Directeur du patrimoine et de l’urbanisme à la Ville du Croisic, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de Loire-Atlantique, accueillit le groupe et évoqua lors d’une promenade dans les rues de la ville les aspects les plus remarquables de la cité et sa riche histoire maritime.
Cette déambulation instructive, émaillée de nombreuses anecdotes, se termina en fin de matinée dans les jardins de l’hôtel de ville, occasion d’admirer le canon de 24 en bronze du Soleil Royal qui s’y trouve. Cette pièce d’artillerie de 24 provient du vaisseau amiral de la flotte de Brest (80 canons), sabordé le 21 novembre 1759 pendant la fâcheuse bataille des Cardinaux, dont l’épave fut retrouvée en 1955.
Dans le jardin de l’hôtel de ville
Réception à l’Hôtel de ville
Jacques Bruneau, ex-procureur de la République, premier adjoint au maire du Croisic, délégué à la Culture et aux Animations, attendait à la mairie la délégation. Lors d’une courte allocution, il rappela les liens sympathiques qui se sont établis de longue date entre la municipalité et l’académie. Il en donnait pour exemples les plus significatifs la contribution décisive de Jean-Yves Paumier à la programmation du salon du livre Plumes d’Equinoxe en septembre, notre présence par un stand et la participation de deux membres au jury du prix attribué à cette occasion.
Jacques Bruneau accueille les participants à la mairie du Croisic.
Axé sur les produits de la mer, le déjeuner fut ensuite servi au restaurant La Bretagne, établissement croisicais longtemps tenu par Pierre Coïc, successeur d’Auguste (son père qui ouvrit l’établissement en 1938). Musicien dans l’âme, ce dernier vouait une prédilection au violon — il en possédait 11 — ce qui ne l’empêchait pas de jouer également du saxophone et de la clarinette. Sous le pseudonyme de Yann Breiz, il écrivit en juillet 1986 les paroles et la mélodie de la chanson Le Kurun. Au terme d’un déjeuner dans son établissement, Jacques-Yves Le Toumelin signa le 19 novembre 1960 le livre d’or de cette dédicace « Toute précipitation est un signe de faiblesse ».
Kurun, le voilier de Jacques-Yves Le Toumelin.
Kurun et Jacques-Yves Le Toumelin
Après le déjeuner une partie des participants avait opté pour la visite du Kurun, le voilier de Jacques-Yves Le Toumelin et la visite du local de l’Association des Amis du Kurun où sont conservés les objets de navigation et différents souvenirs liés au navigateur. A bord de ce cotre à gréement aurique de 10 mètres de long, construit de 1946 à 1948, il fut le troisième navigateur français à effectuer une circumnavigation à la voile, après Alain Gerbault sur le Firecrest de 1923 à 1929, et Louis Bernicot sur Anahita de 1936 à 1938. Parti le 19 septembre 1949 du Croisic, il reçut à son retour — le 7 juillet 1952 — un accueil triomphal. Le navigateur rendit compte de sa navigation dans Kurun autour du monde, livre de chevet de toute une génération de navigateurs. Il fut par ailleurs le frère de Yahne Le Toumelin, artiste peintre élève d’André Lhote, amie de Leonora Carrington, exposée par André Breton dans sa galerie A l’étoile scellée. Elle réalisa notamment plusieurs décors de ballets pour Maurice Béjart. De son mariage avec Jean-François Revel naquit Matthieu Ricard (le moine bouddhiste) qui reconnaît devoir à son oncle l’éveil de sa spiritualité.
L’autre partie des participants à la rencontre avait choisi de monter au clocher de Saint-Guénolé, à Batz-sur-Mer, construit au XVIIème siècle. A 70 mètre de hauteur, il offre en effet une vue panoramique sur la presqu’île guérandaise, le phare du Four au large, et par-delà ce dernier la perspectives des îles morbihannaises d’Hoëdic, d’Houat et de Belle Ile.
Le clocher de Saint-Guénolé
Au musée des Marais Salants
Les deux groupes se retrouvèrent à 15h45 au Musée des marais salants, à Batz-sur-Mer, où les attendait son conservateur, Gildas Buron. Héritier du Musée des anciens costumes créé en 1887 à l’initiative d’Adèle Pichon, fille de paludiers (l’un des plus anciens musées d’Art et Traditions populaires de France), il fut visité par Léon Daudet, Anatole France, Guillaume Apollinaire ou … Mistinguett. Lors d’une passionnante visite, Gildas Buron rappela la genèse du musée et en présenta la remarquable démarche muséographique.
Gildas Buron expliquant l’histoire du sel
L’idée du musée naquit en 1875 à l’occasion du congrès de l’Association française pour l’Avancement des Sciences, tenu à Nantes. L’association avait été créée trois ans plus tôt en 1872, inspirée de la British Association. Depuis 1984 le musée, considérablement étendu, bénéficie d’un nouveau cadre dans le bâtiment édifié spécialement. Depuis 2003, il est la propriété de la communauté d’agglomération de la Presqu’île de Guérande-Atlantique (Cap Atlantique), collectivité territoriale fédérant quinze communes entre les estuaires de La Loire et de La Vilaine.
Une belle richesse muséographique parfaitement mise en valeur.
Merci, en conclusion à Jacques Bruneau, Laurent Delpire et Gildas Buron qui ont contribué de façon décisive à la qualité de cette belle journée servie par une météorologie favorable. Les liens déjà amicaux de l’Académie avec le Croisic en sortent renforcés d’une meilleure connaisance, si besoin était, de la cité et de son riche passé.
Le jury du prix de l’Académie 2023, s’est réuni le 18 avril pour examiner les 3 finalistes :
Adrian Pierre Que reviennent ceux qui sont loin Gallimard
Guven Mahir Les innocents Grasset
Minkowski Julia Par-delà l’attente J.C Lattès
Son choix s’est arrêté sur le livre de Adrian Pierre Que reviennent ceux qui sont loin.
La maison familiale en Bretagne, accueille au mois d’août, les enfants et petits- enfants autour de la figure tutélaire de l’aïeule. Le temps passe, mais le décor est toujours le même et les activités aussi, entre après-midi d’ennui sur la plage, la pêche et les sorties sur le port… Après des années d’absence, le narrateur un jeune trentenaire revient, il fait la connaissance d’un petit cousin, son double, il retrouve avec mélancolie son enfance ; mais, en cette fin d’été l’ombre se profile et rien dorénavant ne sera pareil.
Ce jeune auteur signe un roman universel qui parle de la vie et de sa fragilité.
Le jury a salué la maîtrise d’une écriture, limpide, intimiste, précise qui évoque avec délicatesse les parfums de l’enfance et le passage à l’âge adulte. Entre tendresse et gravité, ce récit suscite l’émotion du lecteur.
Le jury du prix de Loire-Atlantique 2023 décerné par l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire s’est réuni le 18 avril pour examiner les cinq titres finalistes.
Son choix s’est arrêté sur l’ouvrage d’Alain Poulard et Marcel Jussiaume,
Berligou, le vin des ducs de Bretagne, édité chez Le Temps.
Dans le volume de 128 pages largement illustré et référencé, le lecteur découvre l’histoire d’un cépage méconnu de pinot noir originaire de Bourgogne et acclimaté à la fin du XVe siècle dans la basse vallée de la Loire, sous l’impulsion du duc François II. C’est aussi une fresque qui décrit l’intérêt pour la culture de la vigne manifesté par les souverains bretons notamment depuis Jean V. C’est enfin l’épopée d’un groupe de douze passionnés qui ont permis de faire renaître le Berligou, un élément du patrimoine nantais, ligérien et breton.
Le jury a apprécié l’originalité du sujet, la qualité de réalisation de l’ouvrage, son sérieux tout en le rendant accessible à tout public.