13/06/2024 : Remise des prix de l’Académie à l’Hôtel de ville de Nantes

Le jeudi 13 juin eut lieu la traditionnelle séance de printemps de l’académie littéraire de Bretagne et des pays de la Loire, salle Paul Bellamy, à l’Hôtel de ville de Nantes.

Dominique Pierrelée, chancelier de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire évoqua en ouverture l’importance de cette rencontre marquée par l’attribution de deux des prix littéraires significatifs de l’activité de l’institution qu’il préside, le Grand prix Jules Verne et le Prix de l’académie.

Dominique Pierrelée, chancelier de l’Académie

Lui succédant, Michel Cocotier, conseiller municipal en charge du développement des pratiques artistiques en milieu scolaire et universitaire, de la lecture publique, du spectacle vivant et des arts de la rue, prit la parole au nom de Madame le maire de Nantes. Il exprima son plaisir de représenter la municipalité à cette occasion. Accueillant les membres de l’académie et l’assemblée, il rappela notamment le démarrage des travaux de la Cité des imaginaires, projet culturel d’envergure de la métropole, appelé à accueillir le grand musée Jules Verne. Exprimant sa fierté d’accompagner l’académie, il souligna l’attachement de la municipalité à laquelle il appartient aux actions de cette dernière en faveur de la lecture et des livres. « Le travail que vous menez rejoint l’attachement de la ville de Nantes pour l’imaginaire et les voyages. »

Michel Cocotier

Anne Prouteau, membre de l’académie, prit ensuite la parole, en charge d’assurer l’animation de la séance et la transition entre les différents intervenants.

Ce prix récompense depuis 1981 un ouvrage de caractère vernien. Il est attribué par un jury présidé par Xavier Noël. Avant d’effectuer la présentation du lauréat, ce dernier évoqua les trois ouvrages finalistes de la compétition.

  • Hélène Artaud, Immersion, Rencontre des mondes atlantique et pacifique, Les Empêcheurs de tourner en rond, La Découverte
  • Fleur Hopkins-Loféron, Voir l’invisible, Champ-Vallon
  • Stéphane Przybylski, Burning Sky, Denoël.

Le grand prix Jules Verne 2024 fut attribué à Fleur Hopkins-Loféron, pour Voir l’invisible, Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (1909-1930), publié chez Champ-Vallon. La lauréate, spécialiste des imaginaires scientifiques, est née en 1990. Docteure en histoire de l’art, elle est postdoctorante au CNRS

Xavier Noël dialoguant avec Fleur Hopkins-Loféron

Xavier Noël rappela que le jury a apprécié la façon dont cet ouvrage explique la capacité des romans populaires à véhiculer de nouvelles idées scientifiques (ou pseudo-scientifiques). Il cumule de nombreuses qualités, notamment un sujet de recherche innovant et une grande richesse documentaire s’appuyant sur un mode de collecte inhabituel « qui n’est plus celui des bibliothèques, fonds d’archives et bases numérisées, mais plutôt celui des brocanteurs et libraires spécialisés, des cadeaux et trocs de livres entre amis ». Le livre permet enfin de découvrir tout un cortège d’auteurs relégués aux oubliettes littéraires, ainsi que l’intéressante imagerie qui accompagne cette abondante production écrite.

Le mouvement merveilleux-scientifique s’épanouit principalement entre 1909 et 1939. Il est concurrent à d’autres formes de romans scientifiques, comme le roman d’aventures scientifiques vernien, qui persiste. Le fondateur et théoricien de ce mouvement, Maurice Renard, est notamment l’auteur de Docteur Lerne, sous-dieu, Un homme chez les microbes, L’Homme truqué, couverture illustrée par Louis Bailly (1923)

Voir l’invisible a pour principaux mérites :

  • d’explorer un angle mort de la science-fiction à la française ;
  • de précéder la Science-fiction ;
  • de concerner une diversité de domaines scientifiques et techniques ;
  • de représenger une collecte de documents hors norme ;
  • de traiter de l’imagerie qui accompagne et nourrit le merveilleux-scientifique ;
  • d’avoir des ramifications contemporaines

Depuis 1951, le Prix de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire distingue un roman ou un essai. Le jury en charge de son attribution est présidé par Ghislaine Lejard. La présentation du lauréat fut effectuée par Annie Ollivier qui rappela dans un premier temps les sept ouvrages finalistes :

  • Vanessa Bamberger, Les brisants, Liana Levi
  • François Bégaudeau, L’amour, Verticales
  • Sophie Berger, Banc de brume, Gallimard
  • Sorj Chalandon, L’enragé, Grasset
  • Sophie G. Lucas, Mississipi, La Contre Allée
  • Dimitri Rouchon-Borie, Le chien des étoiles, Le Tripode
  • Sylvain Tesson, Avec les fées, Editions des Equateurs

Le prix de l’Académie 2024 fut attribué à Dimitri Rouchon-Borie, pour Le chien des étoiles, aux éditions Le Tripode.

  • 1977 : Naissance à Nantes
  • Etudes de philosophie à l’Université de Nantes
  • 2011 : Devient journaliste dans la presse locale : La Presse de l’Armor puis Le Télégramme.
  • Ecrit des chroniques judiciaires
  • 2018 : Premier livre, Au tribunal, chroniques judiciaires
  • 2021 : Premier roman, Le démon de la colline aux loups
  • 2021 : Ritournelle
  • 2022 : Fariboles
  • 2023 : Le chien des étoiles
Annie Ollivier échangeant avec Dimitri Rouchon-Borie

Lors d’un échange avec Annie Ollivier, Dimitri Rouchon-Borie évoqua sa façon d’écrire, les ressorts de son inspiration comme les liens entre ses ouvrages et les réflexions issus du poste d’observation que lui confère son poste de journaliste d’assises.

Le roman présente l’histoire de Gio dont on ne sait précisément s’il a vingt ans voire peut-être un peu plus. Sa vie n’est plus la même depuis qu’une lâche agression lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, il voit ce que peu de gens devinent : la beauté de la nuit, l’appel des chouettes, la grandeur de ses amis Papillon et Dolorès.

« Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l’instant c’est la nuit qui parle, pas moi et c’est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite. »

Étonnant road movie gitan, Le Chien des étoiles est le roman de leur destin, un périple cruel et doux dans le monde des humains.

Michel Cocotier procéda ensuite à la remise de Remise de la Médaille de la ville de Nantes à Fleur Hopkins-Loféron et à Dimitri Rouchon-Borie.

Les lauréats et leurs présentateurs.

Maître de conférences en littérature française à l’Université Catholique de l’Ouest à Angers, Anne Prouteau a soutenu une thèse intitulée « Albert Camus ou le présent impérissable ». Membre de l’académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, elle est surtout la présidente de la Société des Études Camusiennes. C’est au titre de cette expertise qu’elle a évoqué la singulière histoire du manuscrit rédigé par l’auteur, après la publication originale de L’Étranger, vendu en 1958, puis en 1991 avant d’être cédé à un collectionneur français le mercredi 5 juin 2024. Vendu 656 000 euros aux enchères, il illustre la pratique de la “recomposition” d’ouvrages par les écrivains. Signé et daté « avril 1940  » par Albert Camus, il fut en fait recopié intégralement en 1944 avec des ratures et des croquis de l’auteur.

Anne Prouteau évoquant Albert Camus

En fin de séance, Eric Chartier, membre de l’académie, récita un important extrait de son spectacle « La presqu’île », inspiré de l’ouvrage éponyme de Julien Gracq, dont il est un grand admirateur. Ce livre comprend trois récits distincts : « La route », La presqu’île » et Le Roi Cophetua ». Il fut publié par André Dalmas dans « Le Nouveau Commerce », cahier 2, automne-hiver 1963. Dans le texte, évoqué par Eric Chartier, Simon retrouve Irmgard, dans un hôtel de Piriac, après avoir sillonné en voiture la presqu’île guérandaise.

Eric Chartier évoquant Julien Gracq

« La sensation particulière aux mauvais rêves où on se fourvoie, tandis que l’heure s’écoule impitoyable, de plus en plus loin du rendez-vous où on vous attendait de toute urgence, rôdait sur ces solitudes revêches. Il se sentit un moment étrangement rejeté. Il regardait des deux côtés du chemin défiler les champs de choux, les mares, les haies sans oiseaux – une terre sans accueil qui se recouchait, qui semblait maussadement retirer sa promesse. »

La Presqu’île, Julien Gracq, éd. José Corti, 1970, La presqu’île, p. 82

En clôture de la séance, Dominique Pierrelée invita les membres de l’académie et l’assemblée au cocktail offert par l’Hôtel de Ville de Nantes.

Pendant la séance de dédicaces. Échange avec une lectrice.

Café littéraire du 6 Juin 2024

Le Café littéraire

Jeudi   6 Juin 2024

 14h15 – 16h

 Muséum d’histoire naturelle

LES LIVRES DE L’ÉTÉ

Animé par    JEAN AMYOT D’INVILLE

Programme

14h15 – 14h40         Les Livres  de l’Ouest

Actualité des livres en région, préparée par Noëlle Ménard et Jean-Yves Paumier

Jean-Yves Paumier.  Katell Faria. Au vent des mers australes. Stock

Noëlle Ménard  André Derval. Michel Ragon singulier et pluriel (Albin Michel)

15h40 – 15h45  Les livres de l’été

Henri Copin Anna Moï 80 mots du Vietnam ( Asiathèque

Claire Voisin-Thiberge.  Sophie Berger. Banc de brume (Gallimard)

Jean- Luc Jaunet  Leonardo Padura  Ouragans tropicaux  (Métailié )

Gaëlle Peneau  David Foenkinos La  vie heureuse (  Gallimard) 

Jean- François Caraës Maria del Carmen Márquez Gómez, Hélène Rousseau-Chambon, L’architecture privée à Nantes au XVIIIe siècle, PUR

14h45 – 16h                 Coups de cœur

Henri Copin. Gurvan Kristanadjaja. Amok mon père. Philippe Rey

Jean-Luc Jaunet. Joseph Kessel. Les Cavaliers. Gallimard

Noëlle Ménard. JMG Le Clézio. Identité nomade. Laffont

Claire Voisin-Thiberge. Sonia Devillers. Les exportés. Flammarion

Jean-Yves Paumier.Aventurières de la mer. Ouest-France

Annie Ollivier. Dimitri Rouchon Borie Le chien des étoiles Le Tripode

Gaëlle Peneau. François Lecointre. Entre guerres. Gallimard

Jean-François Caraës. Sébastien Le Fol. Les lieux de pouvoir. Perrin

Jean Amyot d’Inville. Gilles Martin-Chauffier. Clause de conscience. Grasset

L’Académie et la Maison régionale de l’Architecture

Du 14 mai au 14 juin : Écrire le territoire : À l’occasion d’un cycle consacré à l’architecture et l’écriture, la Maison de l’architecture des Pays de la Loire invite le Pavillon de l’Arsenal et l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire le temps d’une exposition.

Alors que de nombreux écrivains contemporains s’intéressent au fait architectural et que l’écriture constitue un outil non négligeable pour les architectes, l’exposition écrire le territoire révèle les liens entre les pratiques de l’écriture et la représentation des espaces, des usages, sensations et histoires que l’architecture fait naître.https://www.ma-paysdelaloire.com/

Cliché Xavier Noël

Une trentaine de textes publiés dans les Cahiers de l’Académie sont exposés.

Centenaire Michel Ragon

Les manifestations débuteront à Nantes le 21 mai au Passage Sainte- Croix : Exposition jusqu’au 8 juin, spectacle, conférence, lectures. Pour en savoir plus https://www.passagesaintecroix.fr/programmation-culturelle/expo-flash-michel-ragon-enfant-du-bouffay/

Une journée avec Michel Ragon le jeudi 30 mai en présence de Françoise Ragon.

L’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire dont Michel Ragon était membre d’honneur depuis 1989 commémore le centenaire de sa naissance (1924 – 2020) en proposant, associée à l’Université Permanente, au Musée d’Arts de Nantes, ainsi qu’au Centre d’histoire du travail, un cycle de conférences publiques et gratuites. (Voir programme en rubrique animations)

14/05/2024 : Séance publique de l’académie au Conseil départemental de Loire-Atlantique

Le mardi 14 mai eut lieu la traditionnelle séance de printemps de l’académie littéraire de Bretagne et des pays de la Loire, au Conseil départemental de Loire-Atlantique, quai Ceineray, à Nantes.

À l’ouverture de la séance, Karine Paviza, Conseillère départementale, membre de la commission citoyenneté, représentant Monsieur Michel Ménard, Président du Conseil départemental de Loire-Atlantique, a rappelé l’importance du livre et de la lecture dans un contexte socio-économique où se perdent les références culturelles classiques.

Dominique Pierrelée et Karine Paviza

Dominique Pierrelée, chancelier de l’académie littéraire, répondit à ses propos en soulignant l’attachement de l’institution qu’il préside aux principes de la littérature dans la diversité de ses expressions artistiques, de la prose à la poésie notamment. Rappelant les principales missions qui sont celles de l’académie, il remerciait le conseil départemental pour le soutien qu’il lui apporte dans son action, et en particulier dans l’attribution du prix de Loire-Atlantique.

Animateur de la séance, Henri Copin, président du jury du prix Yves Cosson de Poésie, rappela l’ordre du jour de la soirée avant de passer la parole à Ghislaine Lejard afin d’évoquer la mémoire du poète et éditeur de poésie Jean Lavoué, décédé le 8 mai 2024 à Hennebont, où il s’était installé il y a trente ans. Il était né le 25 mars 1955 à La Fresnais (près de Saint-Malo).

Fondateur de la maison d’édition L’Enfance des arbres en 2017, à Hennebont, il consacra sa retraite à l’écriture et à la poésie, puisant notamment dans ses promenades le long du Blavet l’inspiration de nombre de ses poèmes imprégnés de nature. 

Pour ses recueils de poésie, il avait reçu en 2019 le prix Yves Cosson de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire. Il fut sensible à cette distinction que plusieurs de ses amis (Yvon Le Men, Gérard Le Gouic et Pierre Tanguy notamment) avaient déjà reçu.

Photo de couverture du livre « Des clairières en attente » de Jean Lavoué. Publication Médiaspaul 2021 (Photo de l’auteur)

Parmi ses derniers ouvrages publiés figurent :

  • 2022 : Le poème à venir, pour une spiritualité des lisières
  • 2021 : Voix de Bretagne : Le chant des pauvres, évoquant les visages de Michel Le Bris, Armand Robin, Yann-Fañch Kemener, Anjela Duval, Guillevic, Jean Sulivan, René Guy Cadou, Max Jacob, Georges Perros et Xavier Grall.

Henri Copin appela ensuite Hervé Carn à le rejoindre à la tribune pour la remise du Prix Yves Cosson de Poésie qui rappelle la mémoire de ce poète, universitaire, membre de l’Académie de 1960 à 2012 dont il fut le secrétaire général de 1968 à 1992. Le prix distingue un poète pour l’ensemble de son œuvre. Cette dernière doit avoir un lien avec la Bretagne ou les Pays de la Loire.

Écrivain né le 30 avril 1949 à Fumay (Ardennes), d’une famille originaire du Finistère, Hervé Carn passe son enfance et son adolescence dans les Ardennes. Son lien avec la Bretagne tient à ses racines familiales locales et aux vacances qu’il passe à Brest, dans la presqu’île de Crozon et à Plonévez-du-Faou. Par la suite, il effectue ses études universitaires à Charleville et à Paris jusqu’à l’agrégation puis un doctorat de littérature française.

En 1973, il décida d’aller vivre à Quimper avant de s’installer en 1980 à Plancoët, ou il demeure aujourd’hui encore. Auteur de romans, d’essais, de poèmes, Hervé Carn a très tôt la conviction que ces activités recèlent plus de différences que de ressemblances, tant par les postures d’écriture, les matériaux employés que l’investissement qu’ils nécessitent. Attentif à la qualité matérielle de ses livres, il partage cette préoccupation avec la plupart de ses éditeurs. Associé à de nombreuses revues internationales (NRF, Serta, Les Lettres françaises, Europe…), ses textes sont traduits en polonais, allemand, espagnol, galicien, anglais et italien. Présent dans plusieurs anthologies de romans ou de poésie, il a participé à de nombreux livres de luxe ou d’artiste en France comme à̀ l’étranger.

De gauche à droite : Hervé Carn, Henri Copin et Jacques Boislève.

Avant la remise de son prix, Henri Copin puis Jacques Boislève soumirent Hervé Carn à plusieurs questions concernant son œuvre et ses sources d’inspiration pour l’un et l’intérêt qu’il porta à Julien Gracq pour l’autre. Jacques Boislève fut en effet un ami de l’auteur de l’ouvrage Le rivage des Syrtes, à qui il rendit de nombreuses visites à Saint-Florent-le-Vieil.

Proses critiques

  • 1986 : Bernard Noël, « Poètes d’aujourd’hui », Seghers, 1986
  • 2001 : Benjamin Péret et la Bretagne, Blanc Silex
  • 2002 : Julien Gracq, Rencontre, L’Atelier des Brisants
  • 2004 : Au pays d’Aimé Césaire, Diabase, 2004
  • 1998 : Georges Perros-Bernard Noel
  • 2022 : Correspondance (préface et notes de Hervé Carn), Éditions Unes
  • 2023 : Georges Perros, La vie est partout, éditions La Part Commune

Poésie

  • 1980 : Les chaises vides (précédée de Lettre verticale XII de Bernard Noël), Ubacs
  • 1982 : La nuit est pauvre, solitaire, Hôtel Continental
  • 1998 : Le rêveur inutile, Ubacs
  • 1990 : L’œil du monde, Hôtel Continental
  • 1993 : Le peu d’air, Rencontres
  • 1996 : L’organisation de la pénombre, Dumerchez
  • 1997 : Avec Sima, Mont Analogue, 1997
  • 2001 : Hoquets du silence, Dumerchez, 2001 (Prix Georges Perros)
  • 2005 : L’Arbre des flots, Césure, 2005
  • 2008 : Vent de cendre, Dumerchez, 2008
  • 2019 : Le Bruit du galop, Folle avoine
  • L’Abattoir, Folle avoine
  • Le Grand pas, Folle avoine

Jean-François Caraës prit ensuite la parole pour inviter Maria del Carmen Márquez Gómez et Hélène Rousteau-Chambon, corécipiendaires du prix, à la rejoindre, pour la présentation de leur ouvrage intitulé L’architecture privée à Nantes au XVIIIème siècle, publié par les Presses Universitaires de Rennes.

María del Carmen Márquez Gómez a soutenu une thèse européenne en 2016 à l’université de Cadix. Intitulée Arquitectura privada en las ciudades atlánticas en el siglo XVIII : Cádiz y Nantes, elle fut dirigée dans ce travail par Fernando Pérez Mulet et par Hélène Rousteau-Chambon. Elle fut aussi l’autrice de plusieurs articles sur l’architecture privée des villes portuaires.

Professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Nantes, Hélène Rousteau-Chambon est membre de l’UMR 6566 du Centre de Recherche en Archéologie, Archéosiences et Histoire, au LARA (Laboratoire de recherche ARchéologie et Architectures Nantes). On lui doit la publication de plusieurs ouvrages en lien avec l’architecture (Les mascarons de Nantes, de simples décors plaisants ?, L’Enseignement à l’Académie royale d’architecture), comme la participation à de nombreuses œuvres collectives ou la rédactions d’articles sur l’architecture.

De gauche à droite : Jean-François Caraës, María del Carmen Márquez Gómez et Hélène Rousteau-Chambon

Comme elles l’expriment dans la présentation de l’ouvrage primé : « Longtemps, on a pensé que la Nantes du XVIIIe siècle devait sa physionomie à la fortune des seuls négociants-armateurs et au commerce maritime. La réalité est beaucoup plus complexe. Les acteurs de la métamorphose de la cité ligérienne sont multiples et l’architecture privée nantaise diversifiée. Née de l’adaptation aux contraintes d’une ville en pleine expansion, cette architecture permet d’afficher la réussite de ses commanditaires tout en constituant un logement intime. Malgré sa richesse, cette architecture reste encore méconnue et cet ouvrage lui redonne une visibilité. Une synthèse sur un long XVIIIe siècle et 58 monographies permettent d’appréhender cette architecture emblématique de la première grande phase d’expansion de la ville. »

Par la présentation à l’écran de morceaux choisis, sous formes d’illustrations ou de références issues du travail des deux chercheuses, Jean-François Caraës s’appliqua à montrer la pertinence et la qualité de leur investigation. L’ouvrage est en effet remarquable par son abondante iconographie, ses plans détaillés permettant de situer dans l’espaces les lieux cités ou leurs configurations d’ensemble, ses commentaires, ses sources et ses notes.

Dominique Pierrelée, Karine Paviza, María del Carmen Márquez Gómez, Hervé Carn, Jean-François Caraës et Henri Copin.

Après la remise de leur prix par Dominique Pierrelée, les récipiendaires des deux prix furent invités ainsi que les membres de l’académie présents et l’assistance au cocktail de clôture offert par le Conseil départemental de Loire-Atlantique.