Prix Yves Cosson de Poésie 2022

Le Prix Yves Cosson de Poésie 2022 de
l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire
est décerné à
James SACRÉ

Né en Vendée en 1939, James Sacré vécut enfant et adolescent dans la ferme familiale. D’abord instituteur, il a ensuite quitté la France pour une carrière universitaire aux Etats-Unis, au Smith College (Massachusets), et une vie de voyages et de découvertes, dont celle de la poésie américaine. De retour en France il y a près de 20 ans, il vit à Montpellier.

James Sacré, Photo. M. Durigneux

Son œuvre poétique, près de 60 publications depuis les années 70, est profondément marquée par une double postulation : celle du terroir et de la langue de l’enfance, celle de l’ailleurs et de l’autre perçus au long des voyages. La langue prend ainsi en compte l’oralité et l’écrit, la prose et la forme poétique. De nombreuses distinctions, études et colloques  reconnaissent en lui l’un des premiers poètes de son temps.

Il est édité (entre autres) chez Tarabuste, Obsidiane, André Dimanche, Al Manar, et Gallimard collection Poésie.

J’ai pratiqué, déclare-t-il, « la boulange de mon langage en mêlant, sans même trop y penser, et surtout sans souci de hiérarchie, le familier et le précieux, le parler réinventé en écrit et le patois avec ses tournures et souvent des mots qui n’ont pas vraiment d’équivalent en français »

Quelques titres, parmi tant :

  • Quel tissu se déchire ?, éd. Tarabuste, coll. Reprises, 240 p.
  • Les arbres sont aussi du silence,  encres de Chine de Raphaël Segura, éd. Voix d’encre, 84 p.
  • Figures qui bougent un peu et autres poèmes, préface d’Antoine Emaz, éd. Gallimard, coll. Poésie/Gallimard, 280 p.

Le prix Yves Cosson sera remis à James Sacré
mardi 17 mai 2022
au Conseil Départemental de Loire-Atlantique.

Prix de Loire-Atlantique 2022

Le prix de Loire-Atlantique 2022 a été attribué à Laurence Moal pour son ouvrage Duchesses, histoire d’un pouvoir au féminin en Bretagne édité aux Presses universitaires de Rennes.

L’ouvrage :

Depuis plusieurs années maintenant, les femmes font l’objet de travaux historiques, et les études, expositions, colloques, journées d’études et parution de publications ont ponctué les agendas des chercheurs, des amateurs et aussi du grand public. Dans l’histoire médiévale de Bretagne, les duchesses présentaient un sujet de choix qu’il appartenait à une femme de traiter : Laurence Moal s’y est attelée et a pu produire le volume conséquent de 326 pages largement illustré primé par l’Académie. Son sous-titre – « histoire d’un pouvoir au féminin en Bretagne » – est en soi un programme et l’annonce du contenu d’un ouvrage particulièrement bien préfacé par Jean Kerhervé, professeur émérite d’histoire médiévale.

Le propos est déroulé en trois parties : d’abord la place des duchesses dans la sphère publique et leur place dans l’action politique, ensuite leur vie dans l’espace privé jamais complètement privé, enfin la perception que l’on en a eu après elles, entre imaginaire et folklore. C’est ainsi le parcours de 28 femmes qui forme la matière vivante de cette histoire singulière : duchesses, épouses, mères, travail que Jean Kerhervé salue comme « richement documenté, neuf, original ».

A la lecture des 190 pages premières pages, l’histoire des duchesses elles-mêmes, on constate que les clichés ont la vie dure et que les images des princesses ont été souvent revisitées, magnifiées ou dénigrées ; mais ces femmes ont aussi été fréquemment l’objet de discours et d’objets représentés. L’excellente démonstration de Laurence Moal permet de les remettre à leur juste place dans l’histoire de Bretagne et au sein de la société médiévale, et de mieux comprendre toute la place qu’elles doivent y occuper. A elles seules, elles gardent toujours une place de choix dans l’imaginaire breton.

L’ouvrage est complété par un important corpus de notices très illustrées – près de 70 pages – intitulé « petit précis illustré du temps des duchesses ». C’est là un outil pédagogique particulièrement précieux et indispensable pour le lecteur qui ne maîtrise pas toutes les subtilités du langage et des concepts médiévaux, et qui rend la publication de Laurence Moal accessible à tous. Il est accompagné – et c’est naturel – d’annexes qui comprennent la liste exhaustive des duchesses avec une brève notice récapitulative pour chacune d’elles, les indispensables tableaux généalogiques, des repères chronologiques qui permettent de s’y retrouver dans l’histoire de l’Europe médiévale, les sources (imprimées ; les nombreuses références d’archives figurent dans les notes reportées en fin de parties) et une bibliographie sélective, enfin, les index des noms de lieux et de personnes.

Duchesses n’est pas un livre de circonstance sur le sujet des femmes, c’est le livre sur les princesses qui ont tenu un rôle de premier plan dans l’histoire de la Bretagne au Moyen-Age, qui montre comment et pourquoi le pouvoir a toujours été partagé, non seulement sur le plan des institutions, mais aussi par la place qu’ont pu et voulu tenir les « femmes de pouvoir ».

L’appréciation du jury :

Le jury du prix de Loire-Atlantique a apprécié cet ouvrage non seulement pour l’originalité et le traitement très sérieux du sujet, mais aussi par son aspect pédagogique, avec le « petit précis illustré » et les annexes qui permettent à tout public d’y avoir accès. L’illustration abondante et particulièrement bien choisie constitue à elle seule un troisième niveau de lecture, Duchesses est un livre destiné à tous publics, qui démythifie le Moyen-âge breton par le prisme des femmes qui y ont tenu le premier rôle.

L’auteur :

Laurence Moal, est chercheur associé au Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC, université de Bretagne occidentale), professeur agrégé d’histoire et géographie au lycée Amiral Ronac’h de Brest, docteur en histoire médiévale, auteur d’une thèse sur L’étranger en Bretagne au Moyen-âge, publiée en 2008. Outre de nombreux articles publiés dans des revues nationales et régionales, elle est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de Bretagne : Auray 1364, un combat pour la Bretagne (2012), Du Guesclin, images et histoire (2015), Le Grand routier de Pierre Garcie dit Ferrande (2019).

Les autres titres en compétition :

Jacques Dabreteau, Stéphane Haugommard, La basilique Saint-Donatien, Coiffard

Coll., Jean Bouchaud, regards sur le monde, catalogue d’exposition, Gent, Snoek

Pascaline Vallée, L’usine LU : des Lefèvre-Utile au Lieu unique, éd. 303

Alejandro Gómez Vivez, Florian Riffet, Le village vertical, La Maison radieuse de Le Corbusier à Rezé, éditions Bow-Window

05/04/2022 : Prix de l’Académie attribué à Thierry Froger

Réuni le mardi 5 avril le jury du Prix de l’Académie
a décerné cette distinction
à Thierry Froger pour Et pourtant ils existent
publié par Actes Sud.

Ecrivain, poète et plasticien, le lauréat, né le 2 juillet 1973 à Angers, vit actuellement et travaille près de Clisson. Son enfance fut influencée par la lumière des paysages ligériens, entre La Pommeraye et Chalonnes.

Agrégé d’arts plastiques, professeur d’enseignement artistique à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire depuis 2020, il a auparavant enseigné pendant vingt ans en lycée.

Son œuvre littéraire s’inscrit dans la perspective de son projet artistique. Ses récits associent plusieurs fils narratifs entrelacés.

Les raisons du jury

 Le jury a apprécié cette intrigue peu conventionnelle et la construction «  savante » qui mêle plusieurs narrations et plusieurs époques.

De Paris à Madrid en passant par Ibiza et Albi, de l’assassinat de Jaurès à nos jours en passant par la guerre d’Espagne, Thierry Froger nous conte l’étrange destin de Raoul Villain, l’assassin de Jaurès…

Un roman choral où des vies minuscules rencontrent la grande Histoire.

Une fresque où la légende et l’imaginaire côtoient des faits réels. Entre fiction et réalité, entre imagination et mensonge Thierry Froger sait réinventer avec humour l’Histoire et dresser des portraits de personnages  fictifs et  attachants qui interrogent notre rapport au réel et à la vérité.

La sélection finale avait retenu, avant le vote final, les trois livres suivants :

Tanguy Viel, La fille qu’on appelle, Editions de Minuit
Marie Vingtras, Blizzard, Editions de l’Olivier
Thierry Froger, Et pourtant ils existent, Actes Sud

La sélection initiale comprenait huit livres :

La définition du bonheur
Catherine Cusset (Gallimard)
Et pourtant ils existent,
Thierry Froger (Actes Sud)
Le festin des hyènes
Fabienne Juhel (Rouergue)
Un libraire
Mérédith Le Dez (Philippe Rey)
Le Consul breton, les neuf vies de l’aventurier Yves Le Roux (1887-1971),
Olivier le Dour (Les portes du large)
Revenir fils
Christophe Perruchas (Rouergue)
La fille qu’on appelle
Tanguy Viel (Minuit)  
Blizzard
Marie Vingtras (Éditions de l’Olivier)

14/12/2021 : Séance solennelle de l’Académie au Château des Ducs de Bretagne (Nantes)

La séance fut ouverte à 18h00 par Dominique Pierrelée, chancelier de l’académie littéraire de Bretagne des pays de la Loire, et par Michel Cocotier, conseiller municipal, délégué à la lecture publique, représentant la ville de Nantes.

Dominique Pierrelée (à droite) et Denis Moreau (à gauche)

Outre les nombreux académiciens fut remarquée dans l’assemblée la présence de :

  • Didier Martin, préfet de la région des Pays de la Loire ;
  • Noëlle Ménard, chancelier d’honneur de l’Académie ;
  • Jean-Yves Paumier, chancelier d’honneur de l’Académie.
De gauche à droite : Jean-Yves Paumier, Didier Martin, Noëlle Ménard, Philippe Josserand.

I – Présentation du Cahier 2022 de l’Académie

Destins des femmes de l’Ouest
Escapade en presqu’île guérandaise

Dans un premier temps, Jean-François Caraës présenta avec humour l’édition 2022 du cahier de l’académie dont il a assuré la coordination, collectant les contributions des académiciens, supervisant la mise en page et l’édition.

Sommaire du Cahier 2022

Destin de femmes de l’Ouest : De Bretagne et de Loire.

  • Ermengarde de Bretagne (1067-1147) – Une vie intérieure (D. Pierrelée)
  • De Nantes à Saumur, le regard d’une Anglaise en 1785 (Cl. Giraud-Labalte)
  • Deux visages féminins, deux poètes celtes (Gh. Lejard)
  • Benoîte Groult : De Concarneau à Doëlan, la Bretagne au cœur (A. Ollivier)
  • Mona Ozouf, une Bretagne matricielle (O. Grenouilleau)

Destin de femmes de l’Ouest : Par la plume, la musique et le sport.

  • Marie Pape-Carpantier : l’école maternelle et les leçons de choses (X. Noël)
  • Mélanie Waldor (1796-1871) (Ch. Robin)
  • Madeleine Vivan ou dans la famille Dallet, je demande la fille (J.-L. Liters)
  • « Comme la plume au vent » Yvonne Meynier (N. Ménard)
  • Clémence Royer, La plus savante des savants (M. Pondevie)
  • Marguerite Le Meignen : 34 ans au service de la musique (P. Barbier)
  • Qui se souvient d’Alice Milliat ? (M. Valmer et Gh. Lejard )

Destin de femmes de l’Ouest : Autour de nous.

  • Bottin de coeur : Elles ont sauvé la tour ! (J. Amyot d’Inville)
  • Irma Kalt, princesse des lignes (Ph. Josserand)
  • Trois poètes pour « un temps de manque » : Cathie Barreau, Albane Gellé,
  • Luce Guilbaud (Fr. Nicol)
  • L’ouïe-lumière : Nathalie Fréour, pastels de la terre et du ciel (H. Copin)

Escapade en presqu’île guérandaise

  • L’Académie et la presqu’île guérandaise (J.-Y. Paumier)
  • Lettres de pays (D. Pierrelée)
  • Sandeau, Balzac et Flaubert dans la presqu’île ! (M. Germain)
  • Piriac et Mesquer en poésie (N. Ménard)
  • Avec Julien Gracq, le temps retrouvé de la presqu’île (J. Boislève)
  • Le Croisic, port d’Art et d’Histoire (J.-Y. Paumier)
  • L’improbable destin des cousines de la Presqu’île (A. George)
  • Le sel des langues (G. Bouatchidzé)
  • Dans les marais-salants de Pont d’Armes : La Légende des Immobiles (X. Noël)
  • Pêcheries écrites, pêcheries dessinées : du Roman de Thèbes aux dessins de Victor Hugo (M.-L. Prévost)

Dans le rétroviseur

  • L’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire a 70 ans
  • Jean de Malestroit (1932-2021), chancelier d’honneur (1976-2000)
  • Marie-Laure Prévost, nouveau membre d’honneur de l’Académie
  • Dominique Pierrelée, Chancelier de l’Académie
  • Nantes en francophonie : Le Fagot de ma mémoire et La Belle d’Occident (H. Copin)
  • Prix littéraires
  • Publications des Académiciens
  • Distinctions des Académiciens
  • Remerciements
  • Liste des membres

II – Réception de Denis Moreau

La séance s’est poursuivie ensuite par la présentation de Denis Moreau, nouveau membre de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, par Philippe Josserand.

Denis Moreau (premier plan), Philippe Josserand (second plan)

Né à Bordeaux en 1967, cet ancien élève de l’ENS-Ulm et membre « junior » de l’Institut universitaire de France, est agrégé et docteur en philosophie. Professeur d’histoire de la philosophie moderne et de philosophie de la religion à l’université de Nantes. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages.

Bibliographie : ouvrages publiés par Denis Moreau

I- Editions et traductions, souvent à partir du latin : Somme contre les Gentils de Thomas d’Aquin, Paris, Garnier-Flammarion, 1999 ;  Discours de la méthode de Descartes, Paris, Le Livre de Poche, 2000 ; Textes philosophiques d’Antoine Arnauld, Paris, PUF, 2001 ; Principes de la philosophie de Descartes, Paris, Vrin, 2009.

II- Etudes sur Descartes et le cartésianismeDeux cartésiens. La polémique entre Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche, Paris, Vrin, 1999 ; Malebranche, Paris, Vrin, 2004 ; Dans le milieu d’une forêt. Essai sur Descartes et le sens de la vie, Paris, Bayard, 2012 ; La Philosophie de Descartes, Paris, Vrin, 2016.

III – Ouvrages destinés au grand public dans lesquels il réfléchit notamment, et en philosophe, sur le christianisme : Les Voies du salut. Un essai philosophique, Paris, Bayard, 2010 ; Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations, Paris, Seuil, 2014 ; Mort, où est ta victoire ? Paris, Bayard, 2017; Comment peut-on être catholique ? , Paris, Seuil, 2018 ; Y a-t-il une philosophie chrétienne ? Trois essais, Paris, Seuil, 2019 ; Nul n’est prophète en son pays. Ces paroles d’Évangiles aux origines de nos formules familières, Paris, Seuil, 2019

Il est également auteur d’un roman (Dans l’ombre d’Adam, Paris, L’Œuvre, 2013) et a co-dirigé, avec Cyrille Michon, un Dictionnaire des monothéismes, Paris, Seuil, 2013. 

III – Lectures

Le 3e temps de la séance officielle fut consacré à différentes lectures effectuées par des membres de l’académie.

Michel Valmer présenta des textes du poète René Guy Cadou.

Annie Ollivier donna lecture d’un extrait de L’ironie du sort de Paul Guimard.

Le 3 mars 2021, Paul Guimard aurait eu 100 ans. Né à Saint-Mars la Jaille, il vécut ensuite à Nantes où il a débuté sa carrière de journaliste. Homme de radio, éditeur, conseiller du président, écrivain, il est l’auteur de romans (Les Faux frères, Rue du Havre [ prix Interallié 1957], les Choses de la vie…..), de pièces de théâtre et de poèmes.

Liens de Paul Guimard avec l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire
1961 : Reçoit le Grand prix de l’Académie pour L’Ironie du sort
1965-1973 : Devient membre actif
1965-2004 : Devient membre d’honneur

Eric Chartier déclama un texte de Victor Hugo, « La Pieuvre »

« Pour croire à la pieuvre, il faut l’avoir vue.
Comparées à la pieuvre, les vieilles hydres font sourire.
À de certains moments, on serait tenté de le penser, l’insaisissable qui flotte en nos songes rencontre dans le possible des aimants auxquels ses linéaments se prennent, et de ces obscures fixations du rêve il sort des êtres.
L’inconnu dispose du prodige, et il s’en sert pour composer le monstre.
Orphée, Homère et Hésiode n’ont pu faire que la Chimère ; Dieu a fait la pieuvre.
Quand Dieu veut, il excelle dans l’exécrable.
Le pourquoi de cette volonté est l’effroi du penseur religieux.
Tous les idéals étant admis, si l’épouvante est un but,
la pieuvre est un chef-d’œuvre. 
»

Dessin de Victor Hugo vers 1866.
Plume, pinceau, encre brune et lavis sur papier crème (357 x 259 mn)
Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, NAF 247452, fol. 382

En conclusion de la séance, Didier Martin, Préfet de la région des Pays de la Loire, fut invité à prendre la parole.

27-28/11/2021 : Festival du livre en Bretagne de Guérande

Après le salon du livre Plumes d’Equinoxe, fin septembre au Croisic, la 17ème édition du Festival du livre en Bretagne de Guérande s’est tenue les 27 et 28 novembre 2021 au centre culturel Athanor à Guérande.
Michel Rivalland et son équipe en charge de la programmation,
ont retenu cette année le thème Romans noirs en Pays blanc
évocateur de la littérature policière.

La présidence d’honneur de la manifestation avait été attribuée à Jorg Bong (de son nom de plume Jean-Luc Bannalec), dont les enquêtes du commissaire Dupin passionnent depuis plusieurs années un large public allemand et français notamment. Rappelons que cet auteur a été admis au sein de notre académie il y a 3 ans, lors de sa séance solennelle du 18 décembre 2018.

Comme nous l’évoquions à cette occasion, né à Bad Godesberg en 1966, Jörg Bong est également éditeur, traducteur, critique littéraire et écrivain. Après des études à l’université rhénane Frédéric Guillaume de Bonn, il prépara à l’université Johann Wolfgang Goethe de Francfort une thèse de doctorat sur L’imagination et les enjeux esthétiques entre la fin du siècle des Lumières et le début du romantisme dans l’œuvre de Ludwig Tieck (1773-1853). En 1997, Jörg Bong rejoignit l’éditeur S. Fisher Verlag, fondé en 1886 par Samuel Fisher à Berlin, qui publia notamment les œuvres de Gerhard Hauptmann, Thomas Mann, Franz Kafka et Sigmund Freud. En complément, il est membre du comité de rédaction de la revue Neue Runschau, créée en 1890 par le critique d’art Otto Brahm et l’éditeur Samuel Fisher. Elle se consacra au début du siècle dernier à la promotion du naturalisme. Rainer Maria Rilke et Thomas Mann contribuèrent notamment à ce forum de la littérature contemporaine.

Jorg Bong (Jean-Luc Bannalec) avec Noëlle Ménard et Jean-Yves Paumier, chanceliers d’honneur de l’Académie.

Parmi les auteurs présents à Guérande figurait également Grégoire Kauffmann, lauréat du Prix de l’Académie en 2020 pour son ouvrage Hôtel de Bretagne, publié par Flammarion. Lors de la remise de cette distinction à son lauréat, le 15 juin dernier, à l’occasion de la séance solennelle de l’académie, au château des ducs de Bretagne à Nantes, la présentation de son ouvrage avait été effectuée par Jean-Louis Liters.

Outre Jorg Bong et Grégoire Kauffmann, le festival eut pour invités d’honneur Christian Blanchard, Évelyne Brisou-Pellen, Daniel Cario, Sylvain Forge, Sophie Hénaff, Hervé Huguen, Dominique Labarrière, Pascal Lamour, Bernard Larhant, Claire Léost et Renaud Van Ruymbeke.

De gauche à droite : Noëlle Ménard et Jean-Yves Paumier, chanceliers d’honneur de l’Académie, avec Grégoire Kauffmann.

Dans un article intéressant, Michel Rivalland rappela dans la plaquette du festival les pionniers britanniques et français du roman policier, avant d’évoquer la veine américaine du « roman noir » et son expression contemporaine en France représentée par Jean-Pierre Manchette, Fred Vargas, Pierre Lemaître, Hervé Le Corre et Frank Bouysse. Il souligna enfin la forme celte du roman policier dans la trilogie écossaise de Peter May, les romans de Ian Rankin, comme ceux de Ken Buren et Stuart Neville en Irlande, ou de Bill James au Pays de Galles.

Remarqué également au salon de Guérande le stand tenu par Victor Bouadjio. Cet auteur, de formation scientifique à l’origine, a enseigné notamment à l’IUT de Nantes, avant de bifurquer vers l’écriture. Il a publié en 1989 Demain est encore loin, chez Balland, récompensé par le Grand Prix littéraire d’Afrique noire, décerné chaque année par l’Association des écrivains de langue française (ADELF). Chez ce même éditeur, il a fait paraître plus récemment La Veneta.

Dominique Pierrelée, Chancelier de l’Académie et Victor Bouadjio, devant le stand d’Ecrire aujourd’hui.

Surtout, Victor Bouadjio œuvre depuis plusieurs années en faveur de la promotion de l’écriture par la publication de guides pratiques d’apprentissage des techniques de l’écriture. Citons dans ce florilège : J’écris mon premier roman, Savoir écrire un article, Ecrire un roman historique ou régionaliste, Ecrire des dialogues, Techniques avancées de fiction, Techniques de récit et composition dramatique, Technique d’écriture romanesque, Travail du style littéraire, Tout savoir sur les maisons d’édition, etc.

Ecrire aujourd’hui organise par ailleurs des ateliers et des séjours d’écriture à Angers, publie depuis 1990 le magazine trimestriel Ecrire Magazine.

En savoir plus

Clin d’œil : Le cahier de l’Académie Le polar s’écrit à l’Ouest près d’un éventaire de romans policiers.

18/11/2021 : Café littéraire (Muséum d’histoire naturelle)

Les livres de la rentrée
Séance animée par Stéphanie Hanet

14h15 – 15h15 : Les livres de la rentrée

  • Henri Copin. Mohamed M Bougar Sarr. La plus secrète mémoire des hommes. Philippe Rey
  • Michel Valmer. Kerwin Spire. Monsieur Romain Gary. Consul général de France. Gallimard
  • Catherine Telle. Marie Vingtras. Blizzard. L’Olivier
  • Antoine George. Tanguy Viel . La Fille qu’on appelle. Minuit
  • Stéphanie Hanet. Marie Mangez. Le parfum des cendres. Finitude

15h15 – 15h40 : Les livres de l’Ouest

Actualité des livres en région, préparée par Noëlle Ménard et Jean-Yves Paumier

  • Noëlle Ménard. Patrick Deville. Fenua. Seuil
  • Jean-Yves Paumier. Michel Germain. Un voilier nommé Kurun. Dans le sillage de Jacques-Yves Le Toumelin. Nautilus

14h45 – 16h00 : Les coups de coeur

Les Coups de cœur.

Passe sanitaire et mesures barrières obligatoires.

107 fauteuils, 14 strapontins, et 4 places PMR

Le Café littéraire a été imaginé en 1998 par Catherine Decours, Jean Amyot d’Inville et Jean-Yves Paumier.
Avec le concours des Livres de l’Ouest, des Bibliothèques pour tous,
de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire,
de la librairie Coiffard et du Muséum d’histoire naturelle.

15/10/2021 : L’Académie à l’Institut de France

A l’occasion du bicentenaire de la naissance de la cantatrice Pauline Viardot, Patrick Barbier, musicologue et vice-chancelier de notre académie littéraire, a offert  une très appréciée communication sur celle qu’il présente comme une artiste européenne et à qui il a consacré une  biographie de référence.

Patrick Barbier et Dominique Pierrelée à l’Institut de France

Ceci se passait le 15 octobre dernier dans l’un des grands amphithéâtres de l’Institut de France. Belle mise à l’honneur de notre compagnie !

Le bicentenaire de la naissance de Pauline Garcia Viardot, le 18 juillet 1821, a ainsi donné l’occasion de remettre en lumière cette musicienne de premier plan. L’événement a retenu l’attention de France Mémoire qui a souhaité faire de cet anniversaire un temps fort du calendrier 2021, en partenariat avec le Centre Européen de Musique (CEM) et l’académie de Paris. 

15/06/2021 : Séance solennelle de l’Académie au Château des Ducs de Bretagne à Nantes

C’est à 18h00 que s’est tenue le mardi 15 juin 2021, au premier étage du bâtiment du Harnachement, dans la cour du Château des Ducs de Bretagne, la séance solennelle de l’Académie. Échéance attendue du calendrier, elle a permis de procéder à la remise du Grand prix Jules Verne et du Prix de l’Académie.

En raison de la pandémie qui a conduit à reporter la séance prévue l’année dernière, en juin 2020, la séance a permis de procéder à l’attribution de quatre prix (ceux de l’année dernière et ceux de l’année en cours) :

  • – Le grand prix Jules-Verne 2020
  • – Le grand prix Jules Verne 2021
  • – Le prix de l’Académie 2020
  • – Le prix de l’Académie 2021

La séance a été ouverte par Dominique Pierrelée, chancelier de l’Académie, accompagné de Michel Cocotier, Conseiller municipal délégué en charge de la lecture publique, du
spectacle vivant et des arts de la rue, du développement des pratiques artistiques en milieu
scolaire et universitaire, représentant Aymeric Seasseau, adjoint au maire de Nantes, délégué à la culture.

Dans son propos inaugural, Dominique Pierrelée a rappelé l’importance pour l’Académie de contribuer par les prix qu’elle accorde à promouvoir la littérature et la francophonie. Michel Cocotier a souligné pour sa part les différentes actions menées par la ville de Nantes en faveur de la lecture et le rôle essentiel joué par les bibliothèques.

De gauche à droite, Marie Sizun, Alain Quelle-Villéger, Catherine Faye, Marine Sanclemente, Grégoire Kauffmann, Dominique Pierrelée, chancelier de l’Académie.

Grand prix Jules Verne 2020

Le grand prix Jules Verne 2020 a été remis à Alain Quella-Villéger pour Pierre Loti, une vie de roman, publié par Calmann-Lévy, après la présentation de l’ouvrage et du lauréat par Michel Germain.

Le lauréat

Né en 1955 à Rochefort, Alain Quella-Villéger est professeur retraité de l’Éducation nationale. Docteur en lettres en histoire contemporaine, il a soutenu en 1987 une thèse de doctorat consacrée à Pierre Loti
Spécialiste des récits d’exploration, il est l’auteur ou le co-auteur avec Bruno Vercier de plusieurs ouvrages consacrés à Pierre Loti

  • 2006 – 2018 : Journal intime inédit de Pierre Loti 5 volumes, 4000 pages
    (Prix Émile Faguet de l’Académie française)
  • 2012 – Pierre Loti photographe en 2012
  • 2008 – Chez Pierre Loti – Une maison d’écrivain 
  • 2005 – Pierre Loti, le pèlerin de la planète
  • 2001 – Pierre Loti dessinateur

Alain Quella-Villéger s’est aussi intéressé à René Caillié :

  • 2012 – René Caillié, l’Africain
  • 1999 – René Caillié, une vie pour Tombouctou
  • 1995 – René Caillié – Un voyageur controversé

L’ouvrage primé

Ouvrage biographique, ce livre évoque l’existence romanesque de Julien Viaud, né en 1850 à Rochefort, fils de Théodore et de Nadine son épouse. Reçu en 1867 à l’École navale, il parcourt le monde. De ses voyages, il dégage la matière de récits à dimension anthropologique.
Élu à l’Académie française en 1891, écrivain engagé, personnage fantasque, il rachète en 1871 sa maison natale de Rochefort qu’il transforme en lieu théâtral pour des fêtes mémorables auxquelles il convie le tout-Paris et le tout-Rochefort.

Appréciation du jury :

Le jury a relevé le caractère enlevé du livre qui l’apparente à un véritable roman d’aventure par son foisonnement, l’évocation fouillée des situations, la précision des détails. L’érudition magistrale est le résultat d’un compagnonnage fécond de plus de 40 ans avec Pierre Loti. Elle n’est jamais pesante, permettant au lecteur de comprendre au fil des 24 chapitres les multiples dimensions de la vie du personnage.
Le jury a aussi relevé la capacité du lauréat à restituer la complexité du personnage oscillant en permanence entre académisme (Officier de marine, Académie française) et fantaisie la plus extrême, dans une modernité d’avant-garde. L’ouvrage est complété par une bibliographie complète des œuvres de Loti et des récentes éditions critiques à son endroit.

Grand prix Jules Verne 2021

Le grand prix Jules Verne a été remis à Catherine Faye et Marine San Clemente pour leur livre intitulé L’année des deux dames, publié par Paulsen, après la présentation de l’ouvrage par Xavier Noël.

Les lauréates

Catherine Faye et Marine Sanclemente

Catherine Faye est journaliste indépendante, notamment pour Afrique Magazine et Géo, et auteure. Après L’Attrape-souci (Mazarine), paru en 2018, elle a publié L’Heure blanche en 2021(Fayard).

Marine Sanclemente, après avoir étudié le journalisme en France et en Turquie, s’est spécialisée dans le reportage. Elle travaille aujourd’hui à la rédaction du Figaro Voyage.

L’ouvrage primé

L’une est styliste pour Jeanne Lanvin puis reporter, l’autre est modéliste, journaliste et dessinatrice. Elles sont audacieuses et avant-gardistes.
En décembre 1933, Odette du Puigaudeau et Marion Sénones embarquent sur un langoustier breton en partance pour la Mauritanie, dans l’intention de traverser le désert à dos de chameau, sans mission officielle ni subvention.
Près d’un siècle plus tard, Catherine Faye et Marine Sanclemente, découvrent leur livre Pieds nus à travers la Mauritanie, paru en 1936.
Conquises par le témoignage des deux audacieuses voyageuses, elles décident de mettre leurs pas dans les leurs, pour raconter leur vie en marge, leur culot, leurs contradictions, explorer elles aussi ce pays, trait d’union entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, où perdure une culture nomade millénaire.

L’appréciation du jury

Le jury a apprécié la spontanéité de l’évocation du voyage par les deux journalistes parties en 2019 sur les traces de deux autres femmes ayant parcouru la Mauritanie entre 1934 et 1951. Leur récit conserve un certain recul et une distance critique à l’égard des personnages qui inspirèrent leur propre aventure.
Le ton est juste, le style enlevé. Ce que cette expérience riche d’émotions a suscité chez les deux journalistes est exprimé avec franchise et justesse. Dans le même temps, le lecteur dispose des clés pour comprendre, en dépit du décalage d’époque, ce que fut l’aventure d’Odette du Puigaudeau et de Marion Sénones il y a près d’un siècle.
Récit bien construit, captivant, mesuré aussi, car Odette et Marion ne sont pas exemptes de contradictions et de préjugés de leur milieu et de leur époque.
Les auteures ont fait un voyage dans des conditions parfois éprouvantes, conduit une enquête bien préparée et opiniâtre sur ce qui reste aujourd’hui dans la mémoire des personnes qu’elles ont rencontrées, des voyages de ces aventurières en Mauritanie dont le premier eut lieu cette année 1934, nommée « l’année des deux dames », signe que leur passage fut marquant pour les autochtones.

40ème anniversaire du Grand prix Jules Verne

Au terme de la remise des Grands prix Jules Verne 2020 et 2021, Christian Robin, vice-chancelier de l’Académie et président du jury du Grand prix Jules Verne a tenu à rappeler qu’en 1978, l’Académie de Bretagne avait distingué l’ouvrage intitulé Jules Verne, de Jean-Jules Verne, le petit-fils de l’écrivain, en lui attribuant le Grand prix de l’Académie de Bretagne. Le premier Grand prix Jules Verne fut attribué pour la première fois, en 1981, à Danielle Delouche, pour son livre La Malouine, publié par Flammarion.

Le quarantième anniversaire du Grand prix Jules Verne, en 2021, est marqué par le partenariat établi avec la Société des Hôtels Littéraires, dont le président, Jacques Letertre, explique en ces termes sa démarche : « J’ai créé la société des Hôtels Littéraires pour partager l’amour des livres avec ces milliers de visiteurs que je ne connais pas, mais qui, je le sais, sont heureux de retrouver un auteur ou un livre au hasard d’un voyage à Paris, à Rouen ou à Clermont-Ferrand. »

Les Hôtels Littéraires ont été conçus par des amoureux des livres et de la littérature pour recréer l’univers d’écrivains célèbres dans une ambiance quatre étoiles. L’ensemble de la décoration a été pensé comme un hommage à l’auteur et à son œuvre. Un parcours d’exposition vous emmène sur les traces de l’écrivain, à travers des bibliothèques, des œuvres d’art et des citations, comme une invitation au voyage…

Les différents hôtels littéraires
Le Swann 75008 – Paris
– Gustave Flaubert 76000 – Rouen
– Alexandre Vialatte 63000 – Clermont-Ferrand
– Marcel Aymé 75018  – Paris
– Arthur Rimbaud 75010 – Paris
– Jules Verne 64200 – Biarritz

Dans le cadre du partenariat de l’académie avec Les Hôtels Littéraires, les lauréates du Grand Prix Jules Verne 2021, Catherine Faye et Marine Sanclemente se voient offrir, en complément de leur prix, une invitation pour un séjour de deux nuits dans l’hôtel Jules Verne de Biarritz.

Prix de l’Académie 2020

Le prix de l’Académie 2020 a été remis à Grégoire Kauffmann pour son livre intitulé Hôtel de Bretagne, publié par Flammarion, après la présentation de l’ouvrage par Jean-Louis Liters.

Le lauréat

Grégoire Kauffmann, maître de conférences à Sciences Po Paris, est docteur en histoire, spécialiste des droites radicales.
Sa biographie d’Edouard Drumont, le fondateur en 1892 de La Libre Parole, parue en 2008, a reçu le prix du livre d’histoire décerné par le Sénat et le prix Guizot de l’Académie française.
Il est le fils de Joëlle Brunerie-Kauffmann et de Jean-Paul Kauffmann.

Grégoire Kauffmann

L’ouvrage primé

L’accroche : une sobre couverture blanche avec au centre l’image du lieu où va se jouer une bonne partie du roman, l’Hôtel de Bretagne. En quatrième de couverture l’annonce du sujet : « 9 août 1944, Quimperlé, Finistère sud », et sur un bandeau rouge : « Une famille française dans la guerre et l’épuration ».
L’écrivain et historien Grégoire Kauffmann enquête sur plusieurs exécutions à la Libération de collaborateurs et notamment d’un dénommé Adolphe Fontaine ayant servi dans l’organisation Todt, le groupe de génie civil et militaire du Troisième Reich. Il veut notamment savoir le rôle tenu par son grand-père maternel Pierre Brunerie, militaire et chef de la Résistance dans le pays quimperlois.
Le lien avec l’Hôtel de Bretagne ? Situé en face de la gare de Quimperlé l’établissement accueillait des résistants et des Allemands y logeaient. Il a été tenu par trois générations de femmes de la même famille ; la dernière, Imelda, était l‘épouse de Pierre Brunerie.

L’appréciation du jury

432 pages d’un roman haletant. Unité de lieu, de temps et d’action.
Un roman situé à Quimperlé (Finistère) en un lieu que chacun peut reconnaître.
Un roman sur une période dramatique de notre histoire récente.
Un roman d’évasion parfaitement construit.
Une véritable enquête.
Un roman d’autant plus attachant qu’il est le récit d’un moment de l’histoire familiale de l’auteur.

Prix de l’Académie 2021

Le prix de l’Académie 2021 a été remis à Marie Sizun pour son livre intitulé La maison de Bretagne, publié par Arléa, après la présentation de l’ouvrage par Annie Ollivier.

La lauréate

Marie Sizun et Annie Ollivier

Marie Sizun, agrégée de lettres, a enseigné en France, puis en Allemagne et en Belgique, avant de se consacrer à l’écriture. Son premier roman Le Père de la petite est paru en 2005. Fidèle à son éditeur Arléa, elle a publié depuis huit autres romans dont :

La Femme de l’Allemand (2007, prix des Lectrices de ELLE, prix des Lecteurs du Télégramme deBrest), Un léger déplacement (2012, prix des Bibliothèques pour Tous, prix Charles Exbrayat) et deux recueils de nouvelles Vous n’avez pas vu Violette ? (2017, prix de la Nouvelle de l’Académie française) et Ne quittez pas (2020).
La Gouvernante suédoise (2016, prix Bretagne) et Les Sœurs aux yeux bleus (2018) sont inspirés de son histoire familiale. Elle y évoque ses origines suédoises et les Pays de La Loire. La Bretagne dont lui vient son pseudonyme, elle la découvre à six ans. C’est sa terre d’adoption. Elle y vit une partie de l’année.

L’ouvrage primé

Claire quitte Paris pour rejoindre l’île-Tudy. Elle est bien décidée à vendre la maison de famille où elle a passé tous les étés de son enfance.
Un évènement imprévu bouleverse ses plans. Tout à coup, tout le passé resurgit. Le départ du père, la mère absente, la sœur ignorée, la grand-mère protectrice, tous les non-dits vont resurgir dans cette maison « des veuves ».
Les souvenirs douloureux  cicatrisent au fil des jours.

L’appréciation du jury

Le jury a été sensible à la qualité d’écriture simple et lumineuse et à la sensibilité de ce récit. Marie Sizun excelle à décrire les résurgences de la mémoire, l’eau trouble des souvenirs enfouis, les silences et les non-dits, la complexité des relations familiales et des sentiments, mais aussi l’apaisement du cœur qui vient avec le temps et le sentiment d’appartenance résultant de l’attachement à une terre d’élection, la Bretagne. Le peintre qu’elle est également, a utilisé une palette subtile pour décrire la mer, les ciels, la lumière et cette maison de Bretagne consolatrice.

A l’issue de la cérémonie, Michel Cocotier a remis la médaille de la ville de Nantes aux lauréats et lauréates, au nom de Joanna Rolland, Maire de Nantes.

21/05/2021 : Séance solennelle de l’Académie au Conseil départemental

C’est en présence de Philippe Grosvalet, Président du Conseil départemental de Loire-Atlantique, et de Dominique Pierrelée, son chancelier, qu’a eu lieu la séance solennelle de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire marquée par la remise du Prix de Loire-Atlantique ainsi que du Prix Yves Cosson de Poésie.
En raison des restrictions sanitaires, la séance s’est tenue en petit comité mais ell était accessible sur internet.

Cliquer ici pour visionner la séance

Philippe Grosvalet a ouvert la séance par un propos d’introduction avant de passer la parole à Dominique Pierrelée qui a présenté l’ordre du jour de la séance.

De gauche à droite : Dominique Pierrelée (Chancelier de l’Académie), Benoït Lesne, Paul Corbineau, André Guéry , Colette Nys-Mazure, Philippe Grosvalet (président du Conseil départemental de Loire-Atlantique).

PRIX DE LOIRE-ATLANTIQUE

Le prix de Loire-Atlantique, présidé par Jean-François Caraës distingue chaque année depuis 1964, un ouvrage en lien avec la Loire-Atlantique (auteur ou sujet). Il peut s’agir d’un essai, d’une biographie ou d’un livre ayant trait au patrimoine ou à l’histoire.

Il a été remis pour 2021
à Paul Corbineau, André Guéry et Benoît Lesne
pour leur livre intitulé Arbres remarquables de Loire-Atlantique
publié par Locus Solus.

L’ouvrage a été présenté par Jean-François Caraës.

Paul Corbineau aime partager ses connaissances encyclopédiques sur le bois et les arbres. En plus de ses interventions et conférences, il a signé 2 ouvrages aux très sérieuses éditions Vial : Lire le bois, 2019 ; Identification des bois, 2009.

André Guéry a une carrière de 40 ans au Service des espaces verts et environnement (Seve) de la Ville de Nantes, assumant la responsabilité d’une « équipe arbres » aux petits soins de « la forêt urbaine » de la Cité des Ducs.

Benoît Lesne est un praticien des espaces verts et de l’environnement qui depuis sa retraite se fait illustrateur naturaliste inspiré par les herbiers des botanistes.

PRIX YVES COSSON DE POESIE

Le prix Yves Cosson de Poésie est présidé par Henri Copin. Depuis 2013, il porte le nom d’Yves Cosson (1919-2012). Poète, universitaire, membre de l’Académie de 1960 à 2012, il en fut le secrétaire général de 1968 à 1992. 
Ce prix distingue un poète pour l’ensemble de son œuvre. Il doit avoir  un lien avec la Bretagne ou  les  Pays de la Loire.

Il a été remis pour 2021
à Colette Nys-Mazure
pour l’ensemble de son œuvre,
présentée par Anne Prouteau.

Michel Valmer a donné lecture d’extraits de plusieurs de ses textes :
Chaque aurore te restera première
Le jour coude-à-coudre
Ecrire

Colette Nys-Mazure est née à Wavre en Belgique et vit à Froyennes. Longtemps professeure de Lettres, elle collabore à différents journaux et magazines.
Elle a publié de nombreux ensembles poétiques (Feux dans la nuit, Espace Nord), des nouvelles (Tu n’es pas seul, Albin Michel), romans et essais (Célébration du quotidien, Desclée de Brouwer poche ; La chair du poème, Albin Michel ; L’Enfant neuf, Seuil, points).
Elle écrit volontiers pour la jeunesse et aime collaborer avec des artistes. Ses livres, traduits en plusieurs langues, ont reçu différents prix, dont  le Prix Max Pol Fouchet pour Le for intérieur.

Ouvrages récents :

  • Quand tu aimes il faut partir, Éditions Invenit, 2016
  • Éveil à la poésie, Arbre à paroles, 2017
  • Quelque chose se déploie,  dialogue avec Frédérique Dolphyn, ESperluette 2017
  • Prières par tous les temps, Fidélité, 2018
  • Le chant des jours. Une traversée de l’année avec Marie Noël, DDB poche, 2019
  • Connivences,  École Navale de Brest Editions de la Margeride, 2019
  • Le jour coude-à-coude, Éditions Esperluète, 2020
  • Lettre d’Atonie, Les petites lettres, 2020
  • Chaque aurore te restera première, avec Anne Le Maistre, Atelier des Noyers, 2020
  • Amers en presqu’île de Crozon, Ecole Navale de Brest, Editions Invenit 2020
Une assistance réduitedu fait des restrictions sanitaires mais une séance retransmise sur internet, sur le site du Conseil départemental de Loire-Atlantique.