11/05/2023 : L’Académie en presqu’île guérandaise

Vingt membres avaient souscrit à la proposition de sortie en presqu’île guérandaise offerte aux membres et aux amis de l’Académie, à la demande Dominique Pierrelée, son chancelier. Ils se sont donc retrouvés jeudi matin 11 mai, à 10h00, au rendez-vous fixé près de l’ancienne Criée, sur le port du Croisic, devant la statue de Pierre Bouguer.

Né dans la localité, ce mathématicien, physicien et hydrographe, fut le compagnon de Charles Marie de La Condamine dans son expédition vers le Pérou en 1735. Auteur du magistral Traité du navire publié en 1746, l’Académie des sciences distingua en 1727 son étude sur « La meilleure manière de former et distribuer les mâts des bateaux » ainsi que sa « méthode d’observation de l’altitude des étoiles en mer ».

Son père, Jean Bouguer, navigua pendant dix ans sur les navires du roi. Blessé au combat de la baie de Bantry en Irlande le 11 mai 1698, il perdit une jambe et fut nommé professeur de pilotage à l’école d’hydrographie du Croisic. On lui doit un Traité complet de navigation, réimprimé en 1706.

Laurent Delpire et le groupe des participants.

Visite commentée du Croisic

Laurent Delpire, Directeur du patrimoine et de l’urbanisme à la Ville du Croisic, Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de Loire-Atlantique, accueillit le groupe et évoqua lors d’une promenade dans les rues de la ville les aspects les plus remarquables de la cité et sa riche histoire maritime.

Cette déambulation instructive, émaillée de nombreuses anecdotes, se termina en fin de matinée dans les jardins de l’hôtel de ville, occasion d’admirer le canon de 24 en bronze du Soleil Royal qui s’y trouve. Cette pièce d’artillerie de 24 provient du vaisseau amiral de la flotte de Brest (80 canons), sabordé le 21 novembre 1759 pendant la fâcheuse bataille des Cardinaux, dont l’épave fut retrouvée en 1955.

Dans le jardin de l’hôtel de ville

Réception à l’Hôtel de ville

Jacques Bruneau, ex-procureur de la République, premier adjoint au maire du Croisic, délégué à la Culture et aux Animations, attendait à la mairie la délégation. Lors d’une courte allocution, il rappela les liens sympathiques qui se sont établis de longue date entre la municipalité et l’académie. Il en donnait pour exemples les plus significatifs la contribution décisive de Jean-Yves Paumier à la programmation du salon du livre Plumes d’Equinoxe en septembre, notre présence par un stand et la participation de deux membres au jury du prix attribué à cette occasion.

Jacques Bruneau accueille les participants à la mairie du Croisic.

Axé sur les produits de la mer, le déjeuner fut ensuite servi au restaurant La Bretagne, établissement croisicais longtemps tenu par Pierre Coïc, successeur d’Auguste (son père qui ouvrit l’établissement en 1938). Musicien dans l’âme, ce dernier vouait une prédilection au violon — il en possédait 11 — ce qui ne l’empêchait pas de jouer également du saxophone et de la clarinette. Sous le pseudonyme de Yann Breiz, il écrivit en juillet 1986 les paroles et la mélodie de la chanson Le Kurun. Au terme d’un déjeuner dans son établissement, Jacques-Yves Le Toumelin signa le 19 novembre 1960 le livre d’or de cette dédicace « Toute précipitation est un signe de faiblesse ».

Kurun, le voilier de Jacques-Yves Le Toumelin.

Kurun et Jacques-Yves Le Toumelin

Après le déjeuner une partie des participants avait opté pour la visite du Kurun, le voilier de Jacques-Yves Le Toumelin et la visite du local de l’Association des Amis du Kurun où sont conservés les objets de navigation et différents souvenirs liés au navigateur. A bord de ce cotre à gréement aurique de 10 mètres de long, construit de 1946 à 1948, il fut le troisième navigateur français à effectuer une circumnavigation à la voile, après Alain Gerbault sur le Firecrest de 1923 à 1929, et Louis Bernicot sur Anahita de 1936 à 1938. Parti le 19 septembre 1949 du Croisic, il reçut à son retour — le 7 juillet 1952 — un accueil triomphal. Le navigateur rendit compte de sa navigation dans Kurun autour du monde, livre de chevet de toute une génération de navigateurs. Il fut par ailleurs le frère de Yahne Le Toumelin, artiste peintre élève d’André Lhote, amie de Leonora Carrington, exposée par André Breton dans sa galerie A l’étoile scellée. Elle réalisa notamment plusieurs décors de ballets pour Maurice Béjart. De son mariage avec Jean-François Revel naquit Matthieu Ricard (le moine bouddhiste) qui reconnaît devoir à son oncle l’éveil de sa spiritualité.

L’autre partie des participants à la rencontre avait choisi de monter au clocher de Saint-Guénolé, à Batz-sur-Mer, construit au XVIIème siècle. A 70 mètre de hauteur, il offre en effet une vue panoramique sur la presqu’île guérandaise, le phare du Four au large, et par-delà ce dernier la perspectives des îles morbihannaises d’Hoëdic, d’Houat et de Belle Ile.

Le clocher de Saint-Guénolé

Au musée des Marais Salants

Les deux groupes se retrouvèrent à 15h45 au Musée des marais salants, à Batz-sur-Mer, où les attendait son conservateur, Gildas Buron. Héritier du Musée des anciens costumes créé en 1887 à l’initiative d’Adèle Pichon, fille de paludiers (l’un des plus anciens musées d’Art et Traditions populaires de France), il fut visité par Léon Daudet, Anatole France, Guillaume Apollinaire ou … Mistinguett. Lors d’une passionnante visite, Gildas Buron rappela la genèse du musée et en présenta la remarquable démarche muséographique.

Gildas Buron expliquant l’histoire du sel

L’idée du musée naquit en 1875 à l’occasion du congrès de l’Association française pour l’Avancement des Sciences, tenu à Nantes. L’association avait été créée trois ans plus tôt en 1872, inspirée de la British Association. Depuis 1984 le musée, considérablement étendu, bénéficie d’un nouveau cadre dans le bâtiment édifié spécialement. Depuis 2003, il est la propriété de la communauté d’agglomération de la Presqu’île de Guérande-Atlantique (Cap Atlantique), collectivité territoriale fédérant quinze communes entre les estuaires de La Loire et de La Vilaine.

Une belle richesse muséographique parfaitement mise en valeur.

Merci, en conclusion à Jacques Bruneau, Laurent Delpire et Gildas Buron qui ont contribué de façon décisive à la qualité de cette belle journée servie par une météorologie favorable. Les liens déjà amicaux de l’Académie avec le Croisic en sortent renforcés d’une meilleure connaisance, si besoin était, de la cité et de son riche passé.

15/12/2022 : Séance solennelle de l’Académie

L’académie littéraire de Bretagne tiendra à 18h00 sa séance solennelle de fin d’année au Muséum d’Histoire Naturelle, présidée par Dominique PIERRELEE, son chancelier, et en présence de Michel COCOTIER, représentant Johanna ROLLAND, Maire de Nantes.
Le chancelier évoquera la disparition cette année de deux de ses membres : Yves-Henri NOUAILHAT et Gaston BOUATCHIDZE.

Présentation du Cahier 2023

Jean-François CARAES, qui en a assuré la préparation et a orchestré les contributions des différents académiciens, présentera le Cahier 2023 intitulé D’île en îles, évocation de la diversité de la réalité insulaire comme de son imaginaire. Après la presqu’île guérandaise l’an passé et dans la volonté d’exprimer la réalité régionale,  la seconde partie de la publication est consacrée à des Regard sur le pays d’Ancenis.

« Les îles ont constamment inspiré auteurs et poètes. Déjà, en 1974, l’Académie de Bretagne avait consacré un Cahier à ce thème récurrent dans la littérature. Cette année, la nouvelle livraison propose de revenir à ces terres particulières, entre le ciel et l’eau, au fil d’articles historiques et littéraires : ce sont d’abord les îles maritimes, proches de nos côtes ou plus lointaines, qui sont évoquées : celles de nos côtes atlantiques plus ou moins proches, mais aussi plus lointaines, à l’autre bout du monde ; puis les îles de Loire qui sont familières, livrées aux caprices des hommes et de la nature, du confluent de la Maine à l’estuaire ; enfin les îles imaginaires, nées de la vision d’auteurs ou d’artistes, propres à nous laisser vagabonder au gré du courant.

Ce vaste panorama ilien est complété par deux cahiers au thème spécifique, l’un consacré au pays d’Ancenis, terre de littérature et d’histoire, et l’autre à la francophonie à laquelle l’Académie voue une attention particulière.

Ce nouveau Cahier de l’Académie nous permet de quitter un temps les rives de notre quotidien et de nous embarquer vers des ailleurs oniriques… »

Sommaire :

Avant-propos (Dominique Pierrelée)
D’île en îles
Îles océanes

  • L’archipel de la baie de Bretagne (Dominique Pierrelée)
  • Noirmoutier, vimer au poing (Henri Copin)
  • Marc-Adolphe Guégan, l’aède de l’île Yeu, tendre rocher (Jean-Louis Liters)
  • L’Archipel des Glénan, essai de géographie littéraire (Annie Ollivier)
  • Enez Aodum, l’île Dumet à travers les âges (Michel Germain)
  • L’archipel des imaginaires : Belle-Ile-en-mer, Marie-Galante, Cythère et les autres (Noëlle Ménard)

Îles douces

  • Îles de Loire, si semblables, si différentes (Jacques Boislève)
  • Sur l’île d’Indret, le dernier château de la Loire (Jean-François Caraës)
  • La mythique île Mabon (Jean-Yves Paumier)
  • Quand les artistes abordent les îles de Loire (Claire Giraud-Labalte)
  • Coup de cœur pour les îles de Loire :
  • A l’île de Béhuard, un maire droit dans ses bottes (Jean Amyot d’Inville)
  • Et pour le reste, on imagine…
  • L’île Ferré de nos vingt ans (Thierry Froger)

Îles d’ailleurs

  • L’impossibilité d’une île (Philippe Josserand)
  • Les îles extraordinaires de Jules Verne (Christian Robin)
  • Des îles et des plumes
  • (Michel Valmer, Éric Fonteneau)
  • « Amporelles et Tabernaudes » (Xavier Noël)

Regards sur le pays d’Ancenis

  • Promenade littéraire au pays d’Ancenis (Jacques Boislève)
  • Un Bayreuth littéraire à Ancenis, le rêve de Léon Séché (Jean-Yves Paumier)
  • Du château d’Ancenis à la région d’Ancenis ou comment l’ARRA est devenue un acteur de la vie locale (Claire Voisin-Thiberge)
  • Au fil des mots : l’oreille du cœur (Gaston Bouatchidzé)

Francophonie

  • L’Asiate, et le Mal jaune (Henri Copin)
  • Une francophonie singulière venue des caraïbes : Daniel Maximin (Malika Pondevie)
  • La francophonie ce thème si cher à mon cœur, Mona Gamal El Dine (Ghislaine Lejard)
  • Les Trobades Albert Camus ou la francophonie en partage (Anne Prouteau)
  • Camus en Khmer… (Henri Copin)

Ils nous ont quittés

  • Gaston Bouatchidzé
  • Yves-Henri Nouailhat

Réceptions de nouveaux membres

  • Pilar Martinez Vasseur (Noëlle Ménard)
  • Denis Moreau (Philippe Josserand)

Quand on parle de l’Académie

  • Les hôtels littéraires (Christian Robin)
  • Prix Plumes d’Équinoxe Océarium 2022
  • Prix de Loire-Atlantique 2022

Remises des prix de l’Académie

  • Prix de l’Académie 2022
  • Prix Jules Verne 2022
  • Prix Yves Cosson de poésie 2022

Publications des académiciens

Distinctions et activités des académiciens
Remerciements et liste des membres
Accueil de nouveaux membres

Intronisation de trois nouveaux membres

La cérémonie sera également marquée par l’intronisation de trois nouveaux membres : deux membres actifs et un membre d’honneur.

Colette LE LAY, présentée par Annie OLLIVIER et Jean-Louis LITERS

Née le 26 mars 1954 à Concarneau, dans la ville close, attachée à ses racines, Colette LE LAY assiste avec bonheur au renouveau de la culture bretonne. Elle enseigne en 1976 comme professeur de mathématiques dans le secondaire, activité qu’elle exerce avec passion. Elle participe notamment à l’application des innovations pédagogiques de l’Institut de Recherche pour l’Enseignement des Mathématiques (IREM).

  • 1994 : Agrégation de mathématiques
  • 2002 : Thèse en histoire des sciences et des techniques de l’université de Nantes sur Les livres de vulgarisation de l’astronomie (1686-1880)
  • 2002 : chercheure en histoire des sciences au Centre François Viète, Université de Nantes
  • 2015 : membre de l’ENCCRE (Edition Numérique Collaborative Critique de l’Encyclopédie).
  • 2016 : membre de l’ANR « Le Bureau des longitudes (1795-1932), de la Révolution française à la Troisième République.

Elle est notamment l’auteure ou la co-auteure de :

  • History of Astronomy in Portugal, 2017
  • L’envers du décor : science passion – science raison au 19e siècle, 2015
  • Jérôme Lalande (1732-1807). Une trajectoire scientifique
  • Pour une histoire du Bureau des longitudes (1795-1932), 2017
  • L’Astronomie dans l’Encyclopédie, 2017

Claire VOISIN-THIBERGE, présentée par Noëlle MENARD

Conservateur en chef honoraire des bibliothèques.
Officier des Palmes académiques
Après des études d’histoire, Claire-Voisin Thiberge, a intégré l’École Nationale des Chartes
Archiviste-paléographe elle a choisi la filière des bibliothèques d’état. Après une expérience à la Bibliothèque municipale classée de Toulouse, elle arrive à Nantes comme conservateur à la Bibliothèque Universitaire section santé, chargée entre autres de la préservation et mise en valeur du fonds ancien en particulier celui de Laënnec.
En 2000, elle devient responsable de la section Lettres, Sciences humaines et sociales de la BU. Elle est également l’auteur de nombreuses publications historiques et scientifiques.
Passionnée par le patrimoine , elle a été présidente de l’association Patrimoine d’hier pour demain (Varades) et de l’ARRA ( Association de recherches sur la région d’Ancenis).

Alfred GAMBOU, nouveau membre d’honneur, présenté par Henri COPIN

Maître de conférences, enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’Ouest de Nantes et à l’école normale supérieure de Brazzaville, les recherches d’Alfred GAMBOU portent sur l’éthique et la formation enseignante, l’histoire de l’éducation et des idées éducatives.
Co-auteur avec Charles Bowao de L’émancipation de soi par le savoir, publié par L’Harmattan, réflexion sur la capacité de l’école à constituer ce lieu d’affranchissement.
Président de la Maison de l’Afrique, à Nantes, espace de promotion des initiatives liées à l’Afrique. Elle suscite des rencontres, réflexions, débats et prospectives sur l’Afrique. Son dernier colloque, le 8 Novembre 2022, a porté sur la thématique : « Nouveau regard sur l’Histoire : comment faire humanité ensemble ? »
Dans la revue Phronesis, il a publié cette année l’article intitulé « L’idée d’éducation et de formation de l’adulte chez Platon : ses présupposés, ses obstacles et ses finalités. »

Évocation de Christian BOBIN

La séance s’achèvera par une évocation de Christian Bobin, disparu le 24 novembre 2022, par Ghislaine LEJARD, Malika PONDEVIE et Michel VALMER. Cet écrivain et poète, auteur prolifique, a publié une soixantaine d’ouvrages. Il s’était fait connaître dès 1992 par la publication de Le Très-Bas, ouvrage consacré à Saint François d’Assise. Il fut notamment bibliothécaire à Autun, guide à l’écomusée du Creusot, rédacteur à la revue Milieux, élève infirmier en psychiatrie et professeur de philosophie. Il s’était installé en 2005 dans une maison isolée à la lisière d’un bois à Saint-Firmin (Saône-et-Loire), à une dizaine de kilomètres du Creusot natal, avec son épouse, Lydie Dattas, fille du compositeur et organiste de Notre-Dame-de-Paris.

Aimer quelqu’un c’est le lire. C’est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le cœur de l’autre, et en lisant le délivrer. C’est déplier son cœur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère.

Christian BOBIN – La lumière du monde

A la fin de séance, la médaille de la ville de Nantes sera remise aux trois nouveaux membres par Michel COCOTIER.

07/11/2022 : L’académie au Palais Garnier

A l’invitation de Martin Adjari, membre d’honneur de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, Noëlle Ménard organisait le 17 novembre 2022 une journée exceptionnelle au Palais Garnier, à Paris. Les membres de l’académie présents, auxquels s’étaient joints Marie-Laure Prévost (Conservateur général honoraire de la BnF) et son époux, furent accueillis par Albane de Chatellus, responsable des Relations extérieures et du protocole.

Le matin, la visite du Musée Bibliothèque fut commentée par Anne Renoult, conservateur. Cette dernière avait préparé à l’intention des visiteurs un certain nombre d’objets rares et émouvants de la Bibliothèque Musée qu’elle commenta de façon précise et détaillée. Elle leur permit de découvrir à travers ces exemples l’exceptionnelle richesse documentaire de cette institution.

L’après-midi, le groupe fut convié à une autre visite des lieux, cette fois plus insolite. Accompagnés par Jean-Jacques Serres, guide passionnant et érudit, cette occasion privilégiée les conduisit à la découverte des coulisses du l’endroit comme des multiples métiers gravitant autour de la scène. Elle leur offrit de mieux comprendre l’envers du décor et sa complexité technique.

Le groupe des visiteurs

Rappel historique

Théâtre national, l’opéra Garnier rassemble en un même lieu prestigieux une académie de musique, de chorégraphie et de poésie lyrique. Il constitue par son esthétique monumentale un élément majeur du patrimoine de la capitale. Grand prix de Rome en 1948, Charles Garnier remporta le 30 mai 1861, à l’âge de 36 ans, le concours pour l’édification d’une « Académie impériale de musique et de danse » lancé six mois plus tôt. Ce projet concrétisait la décision de Napoléon III, à la suite de l’attentat manqué d’Orsini, rue Le Peletier (où se situait l’opéra éponyme) que soit édifiée une nouvelle salle en un lieu moins exposé. Le projet innovant et spectaculaire du jeune architecte, présenté au prince Alexandre Colonna Walewski, président du jury, remporta tous les suffrages, tant pour son esthétique monumentale que pour son aménagement intérieur et sa technicité. Garnier fut assisté dans la préparation de son esquisse par de nombreux amis et confrères de l’École des Beaux-Arts.

Le plafond du foyer

Les richesses artistiques du théâtre Garnier

Le département de la Musique du théâtre comprend un musée dédié au chant lyrique et à la danse. Il trouve son origine dans la collection initiale de « souvenirs pieux » légués par des chanteurs, danseurs, compositeurs, musiciens. On y trouve notamment une sélection effectuée parmi 2 500 maquettes de décors, 3 000 objets (dont 500 tableaux) et 3 000 bijoux de scène.

La recette du mardi 23 août 1735

Le musée de la Bibliothèque-musée de l’Opéra

Consécutif à l’exposition théâtrale de l’Exposition Universelle de 1878 conçue par le dramaturge et librettiste Charles Nuitter, elle permit à ce dernier d’augmenter le fonds iconographique de la bibliothèque. Avocat à la cour de Paris, passionné de théâtre, d’opéra et de danse, Nuitter devint le premier archiviste de l’Opéra de Paris. Le musée fut inauguré le 24 octobre 1881 à l’occasion d’une représentation d’Hamlet, l’opéra d’Ambroise Thomas.

Le musée occupa l’ancien fumoir des appartements initialement dévolus à l’empereur. Sa reconnaissance officielle fut confirmée par un arrêté du 10 décembre 1881 définissant le règlement de la bibliothèque et des archives de l’Opéra. Ce texte stipulait l’organisation des collections en trois sections : les archives (auxquelles fut rattaché le nouveau musée), la bibliothèque musicale et la bibliothèque dramatique.

La salle de consultation de la bibliothèque

Modeste à ses débuts, le musée prit de l’ampleur sous la direction de Charles Malherbe qui organisa notamment une exposition d’autographes musicaux à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900. Il dirigea les travaux d’embellissements afin d’autoriser l’accès du musée à un plus large public en 1903. Il s’attacha à mettre en valeur les objets présentés dans différentes vitrines : affiches de l’Opéra, costumes, décors, objets de curiosités tels que l’encrier de Spontini, l’archet de Paganini ou les bombes d’Orsini. Par la suite les collections s’enrichirent de différentes acquisitions ou de l’adjonction de fonds nouveaux tel celui des Archives Internationales de la Danse en 1952.

Les évolutions du musée

Le musée de l’Opéra (l’un des Musées de la Bibliothèque nationale depuis le rattachement de la Bibliothèque-musée de l’Opéra à cette institution en 1935) évolua peu. Sa configuration actuelle tient aux travaux de rénovation réalisés en 1992 grâce à la contribution financière du ministère de la Culture et d’un mécénat privé. L’espace muséal fut agrandi, gagnant notamment la rotonde basse, côté jardin, prévue par Charles Garnier pour l’accueil des voitures impériales. Les locaux de la bibliothèque furent isolés du reste des espaces pour préserver le calme attendu des lecteurs.

Les espaces de magasins situés dans la partie publique du théâtre et la « galerie des guignols », dessinés par Charles Garnier, furent maintenus dans leur état originel, en parallèle de la création d’une galerie d’exposition permanente aux cimaises de verre et d’acier dessinées par Richard Peduzzi, présentant une sélection d’œuvres iconographiques sur la danse, l’architecture du théâtre et le décor. Enfin, le dispositif fut complété par un espace d’expositions temporaires.

01/12/2022 : Café littéraire au Muséum


Jeudi 1er décembre 2022
Muséum d’histoire naturelle
12 rue Voltaire, 44000 Nantes de 14h15 – 16h00
LES LIVRES DE LA RENTRÉE
Animé par   Stéphanie HANET

14h15 – 15H40          Les livres de l’Ouest

Actualité des livres en région, préparée par Noëlle Ménard et Jean-Yves Paumier
Noëlle Ménard.   Pierre Adrian.  Que reviennent ceux qui sont loin. Gallimard
Jean-Yves Paumier. Gaëlle Josse. La nuit des pères. Notabilia

14h15 – 15h15           Les livres de la rentrée

Henri Copin Hadrien Bels. Tibi la blanche L’iconoclaste
Antoine George  Miguel  Bonnefoy. L’inventeur . Rivages
Catherine Telle.  Lena-Paul Le Garrec. Lulu. Buchet-Chastel
Jean Doucet Selim Nassib. Le Tumulte. L’Olivier
Stéphanie Hanet Sarah Jollien-Fardel . Sa préférée. Sabine Wespieser

14h45 – 16h               Les Coups de cœur

Le Café littéraire a été imaginé par
Catherine Decours, Jean Amyot d’Inville et Jean-Yves Paumier
de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire.
Avec le concours des Livres de l’Ouest, des Bibliothèques pour tous,
de la librairie Coiffard et du Muséum de Nantes

26/10/2022 : Éditorial de Dominique Pierrelée

Avec l’automne, le temps des couleurs et des saveurs

Le 26 octobre 2022, à l’Hôtel du département de Loire-Atlantique, s’est déroulée la fameuse dictée Jules-Verne proposée par notre ami et membre d’honneur de l’Académie Jean-Pierre Colignon. Une centaine de personnes dont quelques jeunes se sont pressés dans l’auditorium pour tenter de déjouer les pièges d’une dictée consacrée au pays du Vignoble et aux cépages d’antan, car l’histoire contée se passait en l’an de grâce mille six cent cinquante-deux.

C’est par cette animation traditionnelle qu’a débuté la programmation des animations de l’Académie littéraire pour 2022-2023. Suivront en novembre la visite à l’Opéra de Paris puis en décembre le Café littéraire et  la sortie du Cahier 2023 lors de la séance solennelle du 15 décembre qui se tiendra dans l’auditorium du Muséum d’Histoire naturelle. Dès janvier 2023, nous inviterons les « Amis » à partager un déjeuner littéraire consacré à Paul Guimard. D’autres surprises viendront durant le premier semestre de la nouvelle année en ce qui concerne notamment les prix littéraires. Un conseil pour cette fin d’année que je vous souhaite heureuse: lisez et offrez des livres.

Dominique Pierrelée, chancelier

17/05/2022 : Séance solennelle de l’académie au Conseil départemental de Loire-Atlantique

Dans l’amphithéâtre du Conseil départemental de Loire-Atlantique,
Quai Ceineray à Nantes, s’est tenue

le mardi 17 mai 2022 à 18h00
la traditionnelle séance de printemps
de l’académie littéraire de Bretagne et des pays de la Loire.

En ouverture de la séance, Dominique Poirout, vice-présidente culture et patrimoine du conseil départemental de Loire-Atlantique, représentant Michel Ménard président de cette assemblée, a pris la parole. Dans une intervention juste et sensible, elle a évoqué l’espace essentiel de liberté que constitue dans le monde où nous vivons la littérature en général et les livres en particulier, soulignant leur apport décisif à l’ouverture des esprits comme à l’émancipation intellectuelle de chaque être humain. Pour cette raison, elle a accepté avec plaisir de s’exprimer sur le sujet, en lien avec ses propres convictions personnelles.

Dominique Pierrelée (Chancelier) et Dominique Poirout (Vice-présidente du Conseil départemental)
Photo : Xavier Ménard

A sa suite, Dominique Pierrelée, chancelier de l’Académie littéraire de Bretagne et des pays de la Loire, a souligné l’importance que revêt l’intérêt porté par le département de Loire-Atlantique à l’action poursuivie par l’académie qu’il préside. Cette reconnaissance confirme pour lui, si besoin était, l’intérêt partagé pour ce même objet. Elle constitue également un encouragement pour l’académie à poursuivre ses actions en faveur des livres.

Il revint ensuite à Henri Copin d’évoquer les objectifs principaux de la soirée marquée par la remise du prix de Loire-Atlantique d’une part et du prix Yves Cosson de poésie de l’autre.

De gauche à droite, N. Ménard (chancelier d’honneur), D. Pierrelée (chancelier), L. Moal (lauréate du Prix de Loire-Atlantique), J.-F. Caraës (Pdt. du Jury), J.-Y. Paumier (chancelier d’honneur) Photo: X. Ménard

Prix de Loire-Atlantique 2022

Jean François Caraës, président du jury de ce prix, fut invité à présenter Laurence Moal qui s’est vu attribuer le Prix de Loire Atlantique 2022 pour son ouvrage intitulé Duchesses : Histoire d’un pouvoir au féminin en Bretagne, publié par les Presses Universitaires de Rennes (P.U.R). Comme il le rappelle, le jury a apprécié l’ouvrage non seulement pour l’originalité et le traitement du sujet évoqué, mais aussi pour son aspect pédagogique, notamment par certains parti-pris comme l’adjonction d’un « petit précis illustré » et d’annexes qui permettent à tout public d’y avoir accès.

L’illustration abondante et particulièrement bien choisie forme à elle seule un troisième niveau de lecture. Duchesses est en conclusion un livre destiné à tous publics, qui démythifie le Moyen-âge breton par le prisme des femmes qui y ont tenu le premier rôle.

Étudiante à l’université de Brest, Laurence Moal a réalisé sa maîtrise sous la direction de Jean Kerhervé : Bertrand d’Argentré : Patriote ou historien ?. Sous la direction du même professeur, elle soutint en 2007 sa thèse sur L’étranger en Bretagne aux XIVe et XVe siècles, publiée en 2008. Entre 2007 et 2011, elle fut chargée de cours à l’Université de Bretagne occidentale (site de Quimper) où elle assura des cours de paléographie, puis à l’Université de Rennes 2 où elle donne des cours d’histoire médiévale.

Chercheur associé au Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC, université de Bretagne occidentale), Laurence Moal est Professeur agrégé d’histoire et géographie au lycée Amiral Ronac’h de Brest, Docteur en histoire médiévale. Outre de nombreux articles publiés dans des revues nationales et régionales, Laurence Moal est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de Bretagne 

Laurence Moal lors de sa réponse à Jean-François Caraës
  • Auray 1364, un combat pour la Bretagne (2012)
  • Du Guesclin, images et histoire (2015)
  • Le Grand routier de Pierre Garcie dit Ferrande (2019)

Après avoir exprimé ses remerciements pour le prix qui lui a été attribué, Laurence Moal a expliqué le cheminement qui l’a conduit à adopter dans Duchesses la démarche méthodologique qui fut la sienne dans son précédent livre consacré à du Guesclin. Elle s’est prise au jeu consistant à mettre en lumière les particularités de ces femmes aux destins d’exception dont certaines ont certes pris la lumière davantage que d’autres, mais dont les trajectoires respectives méritaient d’être rappelées.

En savoir plus sur Laurence Moal

Laurence Moal (Photo Xavier Ménard)

Université de Brest

Ouest-France

Prix Yves Cosson de poésie 2022

Le prix Yves Cosson de poésie fut attribué à James Sacré pour l’ensemble de son œuvre. Henri Copin effectua la présentation du lauréat en présence (à distance par visioconférence), de ce dernier.  Né en Vendée en 1939, ce poète vécut son enfance dans la ferme familiale. D’abord instituteur, il quitta la France pour mener une carrière universitaire aux Etats-Unis, au Smith College (Massachusetts), et une vie de voyages et de découvertes, dont celle de la poésie américaine.

Habitant Montpellier depuis une vingtaine d’années, son œuvre poétique est riche de près de 60 publications parues depuis les années 70. Elle est marquée par un double ancrage : dans le terroir et la langue de l’enfance d’une part, dans l’ailleurs et l’autre connus au long des voyages, en Europe, aux Etats-Unis, en Italie, au Maroc, d’autre part …

La langue poétique de l’auteur combine l’oralité et l’écrit, la prose et la musicalité. De nombreuses distinctions, études et colloques reconnaissent en lui l’un des premiers poètes de son temps, édité (entre autres) chez Tarabuste, Obsidiane, André Dimanche, Al Manar, et Gallimard collection Poésie.

Parmi ses publications les plus récentes figurent :

  • America solitudes, André Dimanche, 2011
  • Le paysage est sans légende, Al Manar
    Dessins de Guy Calamusa, 2012, prix Max Jacob
  • Parler avec le poème, La Baconnière, 2013
  • Ne sont-elles qu’images muettes et regards qu’on ne comprend pas ?
    Lavis de Colette Deblé, Æncrages & Co, 2014
  • Un désir d’arbres dans les mots
    en collaboration avec Alexandre Hollan illustrateur, 2015
  • Figures de silences, Tarabuste, 2018
    • Prix Théophile-Gautier de l’Académie française
    • Prix Roger-Kowalski ou grand prix de poésie de la ville de Lyon, 2019
  • Sans place et Je s’en va, avec Antoine Emaz, Montpellier, Éditions Méridianes, 2019
  • Quel tissu se déchire, Tarabuste, 2020
  • Broussaille de bleus, avec des dessins de Jacquie Barral, Le Réalgar, L’Orpiment, 2021
  • Figures de solitudes, Tarabuste, 2021
  • Brouettes, dessins d’Yvon Vey, Obsidiane, 2022

Comme s’en explique de façon expressive James Sacré, j’ai pratiqué :

« la boulange de mon langage en mêlant, sans même trop y penser, et surtout sans souci de hiérarchie, le familier et le précieux, le parler réinventé en écrit et le patois avec ses tournures et souvent des mots qui n’ont pas vraiment d’équivalent en français ».

James sacre

Par écran interposé, James Sacré prit en retour la parole, remerciant l’académie pour la distinction reçue. Dans un propos emprunt de simplicité et de sensibilité, il évoqua le permanent mystère que constitue l’acte de poésie en lui-même dans sa recherche permanente de justesse du choix des mots afin d’exprimer la plus forte intensité émotionnelle.

J. Sacré (écran à gauche) participant à distance à la séance.

La séance s’est poursuivie par la lecture par Michel Valmer de plusieurs textes du poète exprimant la richesse de sa palette littéraire, avant la clôture de la séance par un cocktail.

 » On sait qu’on va continuer d’écrire et des éléments pour un prochain livre sont déjà là, disponibles, pour donner forme à ce désir d’écrire. Plutôt matière que forme. Il y a cette guenille de mots, bouchonnée salie de mensonges et d’effarante maladresse, des cahiers et carnets qui ne savaient ou n’osaient pas dire, des essais de poèmes partagés sans vergogne avec des camarades, parfois un professeur, cahiers et carnets qui disent pourtant, qui surtout disent l’indigence et la misère d’un rapport au monde, aux autres, à soi-même

James sacre

En savoir plus sur James Sacré

Wikipedia : Notice sur James Sacré

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