Souvenir de Julien Lanoë …

Un homme dans sa ville

Deux rendez-vous le 15 octobre et le 19 novembre 2019

Homme de lettres, ami de l’art, industriel, Julien Lanoë (1904-1983) fut « au cœur de tout » dans sa ville de Nantes « capitale du rêve ».

Grâce à la revue littéraire La Ligne de cœur qu’il fonda en 1925 à l’âge de 21 ans, il a su former « une ronde avec des amis invisibles » mais bien identifiés : Max Jacob, Jean Cocteau, Jean Paulhan, Pierre Reverdy, Jules Supervielle, avec lesquels il entretint tout au long de sa vie une abondante correspondance élargie, au fil du temps, par de nouvelles rencontres : René Guy Cadou, Gaston Chaissac … Sa famille a fait don de cette correspondance à la ville de Nantes.

Dans sa revue et dans d’autres par la suite, avec un talent d’écriture reconnu par ses amis écrivains, il s’est exprimé régulièrement dans un discours engagé, argumenté qui révèle une qualité de réflexion indéniable.

La ligne de cœur (1925)

Cet engagement passionné, original, se retrouvera dans toutes ses activités et, particulièrement, de 1936 à 1970, à la présidence de la Société des Amis du Musée des Beaux-arts de Nantes où il a eu la volonté de « Réaliser à Nantes ce qui a été fait avec succès en Hollande, par exemple, où le public entier d’une ville est en communion si étroite avec son musée que celui-ci est devenu un organisme vivant et toujours en progrès, où s’exprime l’esprit même de la cité ».

Cet « esprit de la cité  » que les trois jeunes fondateurs de la Revue Nantaise (Marcel Giraud-Mangin, Jules Grandjouan et Victor Gaumer) tenaient tant à promouvoir, n’a jamais quitté Julien Lanoë, un homme dans sa ville.

La Nouvelle Revue nantaise est une publication des Amis de la Bibliothèque municipale de Nantes.

Co-édité avec Joca seria, ce nouveau numéro regroupe des contributions qui éclairent le rôle central qu’eut Julien Lanoë dans la vie artistique et littéraire nantaise au XXe siècle et présente un choix de ses textes.

Mardi 15 octobre à 18h00

Médiathèque Jacques Demy, salle Jules Vallès, une rencontre organisée par la Bibliothèque municipale de Nantes et les Amis de la Bibliothèque permettra de dialoguer avec le Comité de rédaction de la revue. Celle-ci sera disponible en librairie à partir de cette date.

Mardi 19 novembre

L’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, en collaboration avec les Amis de la Bibliothèque municipale et les Amis du Musée d’Arts, organise un dîner littéraire consacré à Julien Lanoë.

11/05/2019 : Remise de prix au Conseil départemental

Catherine Touchefeu, 1ère vice-présidente du Conseil départemental, chargée de la culture, et Noëlle Ménard, Chancelier de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire ont ouvert à 18h00 la séance solennelle consacrée à l’attribution du Prix de Loire-Atlantique et du Prix Yves Cosson de poésie.

Noëlle Ménard et les lauréats, Jean Lavoué (à gauche), Patrice Allain et Thomas Guillemin (àdroite)

Prix de Loire-Atlantique 2019

Le Prix de Loire-Atlantique distingue chaque année depuis 1964, un ouvrage en lien avec la Loire-Atlantique (auteur ou sujet). Il concerne un essai, une biographie ou un livre ayant trait au patrimoine ou à l’histoire. Il a été attribué par un jury présidé par Dominique Pierrelée, secrétaire général.

  • Livres en compétition : Dernière sélection
  • Patrice Allain et Thomas Guillemin
    • Lettres de guerre de Jacques Vaché
  • Éric Borgnis Desbordes
    • Constance de Bretagne 1161-1201, une duchesse face à  Richard Cœur de Lion et Jean sans terre
  • Dominique Bloyet & Étienne Gasche
    • Les 27 fusillés de la Bouvardière
  • Yves  Rochcongar
    • Capitaines d’industrie
  • Gildas Salaün
    • Dépôts monétaires en Loire-Atlantique, des trésors et des hommes
  • Michel Tual
    • Terres d’estuaire

Lauréat

Le prix a été attribué à l’ouvrage Lettres de guerre de Jacques Vaché. Cette édition, établie et annotée par Patrice Allain, maître de conférence à l’Université de Nantes, et Thomas Guillemin, docteur en histoire moderne, présente l’intégralité des lettres écrites par Jacques Vaché à sa famille et à ses amis de 1914  à 1918  (158 dont 23 inédites). Elle comprend également : une préface de Patrice Allain, une chronologie, une bibliographie et un index.

Jean-Louis Liters présente les lauréats du Prix de Loire-Atlantique. Patrice Allain et Thomas Guillemin

Prix Yves Cosson de Poésie 2019

Depuis 2013, le prix de poésie décerné par l’Académie porte le nom d’Yves Cosson (1919-2012). Poète, universitaire, membre de l’Académie de 1960 à 2012, il en fut le secrétaire général
de 1968 à 1992.Ce prix distingue un poète pour l’ensemble de son œuvre. Il doit avoir  un lien avec la Bretagne ou  les  Pays de la Loire. Le jury est présidé par Henri Copin.

Lauréat

Henri Copin présentant Jean Lavoué

Le prix a été attribué à Jean Lavoué pour l’ensemble de son oeuvre poétique.

Né le 25 mars 1955 au lieu-dit « Les Quatre-Croix » à La Fresnais, près de Saint-Malo, l’auteur vit à Hennebont dans le Morbihan. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, récits, essais, recueils poétiques ayant trait à la littérature et à la spiritualité.
Longtemps en charge d’une association d’action sociale en Bretagne, il a aussi publié de nombreux articles et ouvrages. Il se consacre désormais essentiellement à l’écriture poétique et a créé au printemps 2017 la maison d’édition, « L’enfance des arbres », du nom du blog poétique qu’il tenait depuis dix ans : www.enfancedesarbres.com
Son inspiration actuelle se nourrit notamment des paysages du Blavet, proche de son domicile.

Jean Lavoué au micro.

Ouvrages récents

  • Que serions nous sans nos silences
    • Éditions L’Ardent Pays, 2019
  • Fraternité des lisières
    • Gravures de Mary-Françoise Hachet-de-Salins
    • Éditions L’enfance des arbres, Hennebont, 2018
  • Levain de ma joie
    • Gravures de Marie-Hélène Lorcy
    • Éditions L’enfance des arbres, Hennebont, 2018
  • Nous sommes d’une source
    • Gravures de Serge Marzin
    • Éditions L’enfance des arbres
    • Hennebont, 2018
  • Chant ensemencé
    • Dessins de Nathalie Fréour
    • Éditions L’enfance des arbres, Hennebont, 2018
  • Ce rien qui nous éclaire
    • Gravures de Nadejda
    • Éditions L’enfance des arbres
    • Hennebont, 2017
  • L’Incandescence seule
    • Éditions La Porte
    • Laon, 2008

Prochaine séance solennelle de l’Académie
11 juin 2019 : Muséum d’Histoire naturelle à Nantes

Grand prix Jules Verne décerné à Jean-Michel RIOU
pour Les 10 000  jours pour l’humanité  (Plon)
Prix de l’Académie Attribué à Julia KERNINON
pour Ma dévotion (Rouergue)
Réception de deux nouveaux membres d’honneur :
Emmanuel de WARESQUIEL, Historien.
Martin AJDARI, Directeur général des médias et des industries culturelles au Ministère de la culture

26/04/2019 : En mémoire d’Yves COSSON (Passage Sainte-Croix)

À l’occasion du centenaire de la naissance d’Yves Cosson le MIDI DE SAINTE-CROIX (Passage Sainte-Croix) du vendredi 26 avril à 12H30 sera consacré à un bouquet d’anniversaire pour Yves Cosson, poète nantais, (21 avril 1919 – le 10 mars 2012)

L’évocation de son souvenir sera effectué au travers de lectures de ses textes, de rencontres amicales et de surprises. En partenariat avec l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire.

http://www.passagesaintecroix.fr/evenement/poesie-autour-dyves-cosson/

 » Ce ne sont pas des paroles en l’air, tours de passe–passe, escamotages, élucubrations. J’ai pris le temps et il m’a pris, il m’a appris à regarder et écouter. Oui, j’ai usé mes yeux à syllaber les cieux. Je suis allé à la rencontre de l’invisible. J’ai fait reculer les frontières du réel. J’ai emprunté les passages secrets de l’imaginaire. Je ne délire pas. J’explore scrupuleusement les contrées situées au-delà du miroir .Et les images de ce monde qui passe se fondent dans le kaléidoscope de la mémoire. » Yves Cosson, in Cycles de Vie 1995.

28/03/2019 : Café littéraire

« Les livres d’ailleurs »
14h15 – CCO Tour Bretagne

Animé par Noëlle Ménard

14h15 – 14h25 : Les livres de l’Ouest

Actualité des livres en région, préparée par Jean-Yves Paumier et Noëlle Ménard

  • Jean-Yves Paumier & Anne Caillaud
  • Les capitaines de Paimboeuf au temps du commerce des îles à sucre. Autoédition
  • Noëlle Ménard
  • Amin Maalouf. Le naufrage des civilisations.Grasset

14h25 – 15h 15 : Les livres d’histoire et les biographies

  • Catherine Telle
  • Camille Pascal. L’été des quatre rois. Plon
  • Antoine George
  • Olivier Grenouilleau. Nos petites patries.Gallimard (Bibliothèque des histoires)
  • Stéphanie Hanet
  • François Reynaert. Voyage en Europe de Charlemagne à nos jours.Fayard
  • Jean-Luc Jaunet
  • Dominique Bona. Mes vies secrètes. Gallimard
  • Jean Doucet
  • Catherine Decours. Louis II de Bavière. Le Trône et la folie. Fayard

15h15 – 16h00 : Les coups de cœur

Le Café littéraire a été imaginé en 1998 par Catherine Decours, Jean Amyot d’Inville et JeanYves Paumier.

Avec le concours des Livres de l’Ouest, des Bibliothèques pour tous, de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, de la librairie Coiffard et du CCO.

Prochain Café : Mercredi 5 juin 2019Les livres de l’été.

Animation : Jean Amyot d’Inville

Sélection 2019 des prix littéraires de l’Académie

Prix de l’Académie

  • Catherine Ecole Boivin
    • La métallo
      • (Albin Michel)
  • Jacques Josse
    • Débarqué
      • (La Contre Allée)
  • Julia Kerninon.
    • Ma dévotion
      • (Rouergue)
  • Thierry Montoriol.
    • Le roi chocolat 
      • (Gaïa)
  • Mona Ozouf.
    • L’autre George
      • (Gallimard)
  • Frédéric Paulin
    • La guerre est une ruse
      • (Agullo)
  • Fabienne Thomas
    • Garder le lien
      • (Passiflore)

Grand prix Jules Verne

  • Béatrix de l’Aulnoit et Philippe Alexandre
    • Thomas Cook, l’inventeur des voyages
      • (Robert Laffont)
  • Christophe Donner
    • Au clair de la Lune
      • (Grasset)               
  • François Garde
    • Marcher à Kerguélen
      • (Gallimard)
  • Jacques Martel
    • La voie Verne
      • Editions Mnémos
  • Jean-Michel Rio
    • 10 000 jours pour l’humanité
      • (Plon)

Prix de Loire-Atlantique

  • Patrice Allain, Thomas Guillemin
    • Lettres de guerre de Jacques Vaché
      • (Gallimard)
  • Éric Borgnis Desbordes
    • Constance de Bretagne 1161-1201, une duchesse face à  Richard Cœur de lion et Jean sans terre.
  • Capucine Lemaître, Daniel Ennoch
    • Odorico, L’art de la mosaïque
      • (Ouest-France)
  • Gérard Pompidou
    • Graslin, cours Cambronne
      • (Art3 Plessis)
  • Yves  Rochcongar
    • Capitaines d’industrie
      • (Coiffard)
  • Gildas Salaün
    • Dépôts monétaires en Loire-Atlantique, des trésors et des hommes
      • Grand Patrimoine 44
  • Robin Michel Tual
    • Terres d’estuaire
      • D’Orbestier

22/03/2019 : Sandra Voïca au passage Sainte-Croix

Le Passage Sainte-Croix, en partenariat avec l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire et Nantes Métropole, invite Sanda Voïca à une lecture dans le cadre de Nantes en Francophonie 2019, le vendredi 22 mars 2019.

Depuis son arrivée en France en 1999, Sanda Voïca écrit en français ; elle se dit toujours en exil, non pas parce qu’elle a quitté la Roumanie,mais parce que l’écriture, qu’elle soit en roumain ou en français est pour Sanda Voïca « exil permanent ».

Vendredi 22 mars – 12h30 à 13h30 : 9, rue de la Bâclerie, 44000 Nantes

28/02/2019 : David Diop

Invité lors de la septième édition du Festival Atlantide, David Diop rencontrera les lecteurs à 19h00, à la librairie Coiffard, lors d’un échange animé par Henri Copin, de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire.

Maitre de conférence à l’Université de Pau, son roman Frères d’âme a obtenu le prix Goncourt des lycéens. Il évoque la tragédie d’Alfa, son héros, un tirailleurs sénégalais engagé dans la première guerre.

Le vendredi 1er mars à 16h30, le Festival Atlantide recevra le professeur Souleymane Bachir Diagne. La rencontre sera modérée par Henri Copin.

Pour plus de précisions sur le Festival Atlantide : http://www.atlantide-festival.org/

07/02/2019 : Café littéraire au CCO

A 14h15 au CCO, Tour Bretagne, ce Café littéraire abordera le programme suivant.

  • Les livres d’ailleurs, animé par Ghislaine Lejard.
  • 14h15-14h25 : Les livres de l’Ouest Actualité des livres en région, préparée par Jean-Yves Paumier et Noëlle Ménard
    • Jean-Yves Paumier
      • Michel Germain. Les Bateaux de la Liberté 1917-1918. L’arrivée du premier convoi à Saint-Nazaire
        • Economica
      • Noëlle Ménard. Jacques Vaché. Lettres de guerre 1914-1918. Édition établie par Patrice Allain et Thomas Guillemin.
        • Gallimard
  • 14h25-15h15 : Les livres d’ailleurs
    • Stéphanie Hanet
      • Olga Tokarczuk. Les livres de Jacob
        • Noir sur Blanc (Pologne)
    • Michel Valmer
      • Savatie Bastovoi. Les Enseignements d’une ex-prostituée à son fils handicapé
        • Jacqueline Chambon ( Pologne)
    • Noëlle Ménard
      • Javier Cercas. Le Monarque des ombres
        • Actes sud. (Espagne)
    • Michel Germain
      • Robert Whitaker. La femme du cartographe
        • Payot (USA)
    • Ghislaine Lejard.
      • Silvia Avallone. La vie parfaite
        • Liana Levi (Italie)
  • 15h15-16h00 :
    • Les coups de cœur.

Prochains Cafés :

  • Jeudi 28 mars 2019 : Les livres d’histoire et les biographies.
    • Animation Noëlle Ménard
  • Jeudi 6 juin 2019 : Les livres de l’été.
    • Animation Jean Amyot d’Inville

07/02/2019 : Colloque Michel Chaillou à Paris

L’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire est associée au Colloque international Michel Chaillou à l’écoute de l’obscur organisé les jeudi 7 et vendredi 8 février 2019 par la BNF – Département des manuscrits et l’Université Sorbonne nouvelle Paris 3 – THALIM (UMR 7172).

  • Programme
  • Jeudi 7 février 2019
  • Bibliothèque nationale de France – site Richelieu, salle Emilie Du Châtelet
  • 58, rue de Richelieu – 75002 Paris
    • 14h00
      • Ouverture par Bernard Cerquiglini avec une table ronde composée de Pauline Bruley (Université d’Angers) et de Michel Lussault (ENS-Lyon)
    • 15h15-16h30
      • Guillaume Fau (BnF)  
      • David Bedouret (Université Paul Sabatier – Toulouse), « Michel Chaillou, un géographe du sensible »
      • Alain Viala (Oxford University), « Une hantise galante (ou libertine ?) : Le Rêve de Saxe »
    • Pause
    • 16h45-18h00
      • Chiara Rolla (Université de Gênes), « Des poires au grenier en train de mûrir : les projets de Michel Chaillou cachés dans les cahiers préparatoires de L’Éloge du démodé »
      • Bénédicte Gorillot (Université de Valenciennes)
    • 18h15-18h45 : Concert (piano) : les musiciens de Michel Chaillou
    • 18h45-19h30 : Lecture d’extraits d’une œuvre de Michel Chaillou par un comédien.
  • Vendredi 8 février 2019
  • Maison de la recherche Université Sorbonne nouvelle
  • Adresse : 4, rue des Irlandais – 75005 Paris
  • (Journée ponctuée de moments « radiophoniques » avec des enregistrements d’émissions auxquelles Michel Chaillou a participé)
    • 9h00-10h45 : Accueil par Alain Schaffner ((Sorbonne nouvelle – THALIM)
      • François Berquin (Université du Littoral), « Presque Chaillou »
      • Marie-Laure Prévost (BnF), « Les Maisons de nuit de Michel Chaillou »
      • Pascal Lefranc (Sorbonne nouvelle), « Le bruit du temps chez Michel Chaillou »
    • Pause
    • 11h00-12h00
      • Serge Martin (Sorbonne nouvelle), « Avec Michel Chaillou, les géographies obscures de l’histoire littéraire »
      • Jean Védrines (Paris), « Les mânes vagabonds (Le Ciel touche à peine terre) »
    • 12h00-13h00
      • Table ronde avec les éditeurs animée par Arnaud Laporte (France Culture) : Olivier Bétourné (éd. du Seuil) ; Colette Lambrichs ; Colline Faure-Poirée (éd. Gallimard et Hatier) ; Benoît Heilbrunn (éd. Pocket) ; Sophie de Closets (éd. Fayard)
    • Buffet
    • 14h15-15h30
      • Isabelle Dangy, « La part obscure du personnage dans Le Matamore ébouriffé »
      • Noëlle Ménard (Académie de Bretagne), « Généalogie de Michel Chaillou : ombres et lumières »
    • Pause
    • 15h45-18h00
      • Jean-Yves Paumier (Académie de Bretagne), « Territoires d’enfance »
      • Pierre Samson présente le film qu’il a réalisé en 2001 :
      • Michel Chaillou ou le métier de la langue (ITEM-CNRS, Maison des écrivains)

18/12/2018 : Séance solennelle de l’Académie, salle Vasse

A 18 heures, Noëlle Ménard, chancelier de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays-de-la-Loire ouvrit la séance solennelle du 18 décembre 2018 et présenta le programme de la soirée qui fut marqué par :

  • La réception de deux nouveaux membres, Annie Ollivier et Jörg Bong;
  • La présentation des Cahiers 2019 de l’Académie;
  • La remise du prix Robert Le Ricolais du livre d’architecture, attribué pour la première fois par l’Académie, et remis à Olivier Cinqualbre.

Présentation d’Annie Ollivier par Jean-Louis Liters

Dominique Pierrelée, secrétaire général de l’Académie, officia ensuite comme maître de cérémonie. Il appela en premier lieu Annie Olivier, pressentie pour rejoindre les rangs des académiciens. Jean-Louis Liters effectua la présentation de l’impétrante dans un dialogue avec cette dernière destiné à retracer les éléments essentiels de sa vie professionnelle.

Annie Ollivier et Jean-Louis Liters

Bibliothécaire engagée dans la promotion de la lecture, Annie Ollivier a exercé pendant 20 ans à la Bibliothèque municipale de Nantes (BMN) puis a dirigé les bibliothèques d’Aulnoy-Lez-Valenciennes (Nord) et La Tronche (en Isère). Luce Courville (directrice de la BMN de 1962 à 1987) lui a inculqué la philosophie du métier, l’importance de l’ouverture sur l’extérieur, le rôle de passeur… Parmi les souvenirs notables de son activité à Nantes, elle évoqua la bibliothèque de la rue Gambetta, le déménagement des fonds et leur transfert dans la nouvelle médiathèque Jacques Demy (1985), l’exposition Julien Gracq Paysages (1986) et la rencontre avec l’écrivain, les expositions Bébé bouquin, bébé câlin et le Rêve d’une ville, ainsi que la création de Matulu : Le petit canard nantais, organe d’information de la BMN créé par les Amis de la Bibliothèque (1993).

Elle a aussi dirigé la publication de Pas à page : Regards sur Nantes et la Loire-Atlantique (1993).

Elle a poursuivi son rôle de passeur dans le Nord et le Dauphiné, accueillant de nombreux écrivains qui ont pu dialoguer avec des lecteurs de tous âges. En 2014, la bibliothèque « Le Verbe être » à La Tronche a participé au Grand prix des bibliothèques organisé par le magazine Livres Hebdo et a reçu une distinction pour l’une des cinq bonnes idées repérées et appréciées du jury, la convivialité. Elle rappela également, non sans émotion, certains noms et visages qui ont marqué son itinéraire professionnel comme Luce Courville, Paul Louis Rossi, Jean Rouaud, Dany Laferrière, Hubert Ben Kemoun, avec une pensée particulière pour le poète Yves Cosson dont elle fut l’étudiante avant de le retrouver plus tard dans le cadre de ses fonctions.

Annie Ollivier a retrouvé Nantes en 2016. Elle s’investit dans les actions des Amis de la BMN et participe à la préparation du prochain numéro de la Nouvelle Revue nantaise consacré  à Julien Lanoë, le créateur de la Ligne de coeur, président de la Société des Amis du Musée des Beaux-Arts de 1936 à 1970.

Présentation de Jörg Bong (alias Jean-Luc Bannalec)

Michel Germain et Jean-Yves Paumier furent appelés ensuite par Dominique Pierrelée afin de présenter Jörg Bong, plus connu en France sous son nom de plume, Jean-Luc Bannalec. Auteur à succès, le tirage de ses livres s’élève aujourd’hui à 3 800 000 exemplaires en comptant les différentes éditions internationales. Jörg Bong est l’auteur à succès de la série de romans policiers mettant en scène de façon récurrente le commissaire Georges Dupin.

Né à Bad Godesberg en 1966, Jörg Bong est également éditeur, traducteur, critique littéraire et écrivain. Après des études universitaires à l’université rhénane Frédéric Guillaume de Bonn, il prépara à l’université Johann Wolfgang Goethe de Francfort une thèse de doctorat sur L’imagination et les enjeux esthétiques entre la fin du siècle des Lumières et le début du romantisme dans l’œuvre de Ludwig Tieck (1773-1853). Ce dernier, poète, traducteur, éditeur, romancier et critique, fut l’un des écrivains du premier romantisme allemand (cercle d’Iéna). En 1997, Jörg Bong rejoignit l’éditeur S. Fisher Verlag, fondé en 1886 par Samuel Fisher à Berlin, qui publia notamment les œuvres de Gerhard Hauptmann, Thomas Mann, Franz Kafka et Sigmund Freud. En complément, il est membre du comité de rédaction de la revue Neue Runschau, créée en 1890 par le critique d’art Otto Brahm et l’éditeur Samuel Fisher. Elle se consacra au début du siècle dernier à la promotion du naturalisme. Rainer Maria Rilke et Thomas Mann contribuèrent notamment à ce forum de la littérature contemporaine.

De gauche à droite : Michel Germain, Jörg Bong et Jean-Yves Paumier

Jörg Bong expliqua dans sa réponse que l’origine de son attirance pour la Bretagne tient pour une part à la lecture de Par les champs et par les grèves, récit du voyage effectué en mai 1847 par Gustave Flaubert et Maxime du Camp. Dès sa première visite dans la péninsule armoricaine, il fut saisi par l’atmosphère des lieux, la force des paysages maritimes, comme par l’imaginaire fécond de cette région. Résidant l’été dans le Finistère Sud, à Névez, c’est là qu’il conçut le personnage du commissaire Dupin dont sept épisode ont été publiés à ce jour (cinq ont déjà été traduits en français). Les romans ont pour trait récurrent le personnage central du commissaire Dupin, officier de police atypique, un peu désabusé, affecté à Concarneau pour des motifs imprécis. L’officier de police se révèle être gourmand, philosophe, adepte de l’intuition plus que de la déduction. Le succès du roman l’inscrivit dès sa parution dans la liste des best-sellers publié par Der Spiegel. Il conduisit au tournage d’une série télévisée intitulée Komissar Dupin, dont le premier épisode fut diffusé en Allemagne en 2014. À ce jour, six épisodes de 90 minutes ont été tournés, totalisant 4,5 millions de téléspectateurs.

Jean-Yves Paumier souligna ensuite – dans son propos à l’égard de Jörg Bong – l’évocation de Jules Verne dans l’un de ses livres, Péril en mer d’Iroise, prétexte à rappeler que l’auteur nantais est toujours apprécié des lecteurs allemands. Il précisa que nombre de policiers furent embarqués dans les aventures verniennes. Poursuivant son investigation, le chancelier d’honneur de l’Académie fit état d’un certain Dupin évoqué par Jules Verne, lui-même admirateur d’Edgar Poe, à qui il consacra une étude. Avant de conclure son propos en inscrivant Jean-Claude Bannalec « dans le sillage de Jules Verne », il souligna l’attirance pour la mer que manifestent les deux hommes et l’itinéraire parcouru par Jules Verne à bord du Saint-Michel II du Have à Nantes en 1877, le long des côtes bretonnes.

Remise de la médaille de la ville de Nantes

Après la présentation d’Annie Ollivier et de Jörg Bong, leur intronisation parmi les membres de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire ffut l’occasion d’applaudissements nourris de la part de l’assemblée. Maguy Salomon – conseillère municipale représentant Johanna Rolland maire de Nantes – fut appelée par Dominique Pierrelée afin de procéder à la remise de la médaille de la ville de Nantes à Annie Ollivier, à Jörg Bong, ainsi qu’à Olivier Cinqualbre, lauréat du Prix Robert Le Ricolais, présenté plus loin.

De gauche à droite : Maguy Salomon au micro, Noëlle Ménard, Jorg Bong, Annie Ollivier, Olivier Cinqualbre.

Présentation des Cahier 2019 de l’Académie

Il revint à Jean-François Caraes, coordonnateur de la publication de l’académie de présenter de façon humoristique et dynamique l’édition 2019 des Cahiers de l’académie, intitulée Le polar s’écrit à l’Ouest. Dans cette œuvre collective, les académiciens se sont livrés avec leur fantaisie et leur imagination coutumière à toutes sortes d’investigation autour des auteurs de romans-policiers, afin de livrer des témoignages, des enquêtes et des faits divers, ainsi que des digressions sur des thématiques poétiques ou littéraires liées au sujet. Jean-François Caraes rappela à grands traits les éléments les plus significatifs de cette publication qui constitue l’un des temps forts de l’activité de l’académie, en parallèle de ses autres actions régulières.

Remise du prix du livre d’architecture Robert Le Ricolais

Vint ensuite le temps de la remise du Prix Robert Le Ricolais du livre d’architecture, attribué pour la première fois en 2018 par l’académie grâce au mécénat du groupe Bâtisseur d’avenir (Bâti-Nantes). Architecte, mathématicien, peintre, poète, ami de René Guy Cadoux, Robert le Ricolais vécut à Nantes, puis à Orvault de 1943 à 1950, avant de partir enseigner aux États-Unis. Inventeur de formes innovantes, de structures et de calculs statiques nouveaux, il est le père des structures spatiales. En 1962, il reçut des mains d’André Malraux le Grand prix d’architecture, en reconnaissance de ses travaux souvent visionnaires. Le prestigieux Prix de l’institut américain des architectes lui fut attribué à la veille de sa mort, en 1976.

Dominique Pierrelée appela donc Olivier Cinqualbre, premier lauréat du prix pour son livre intitulé Jean Prouvé, bâtisseur, à venir sur scène où il fut présenté par Vincent Rousseau. Ce dernier rappela qu’architecte et historien de l’architecture, Olivier Cinqualbre est conservateur du patrimoine et chef du musée national d’Art moderne Centre de création industrielle, au centre Pompidou. Commissaire de nombreuses expositions, il dirigea un grand nombre de catalogues concernant Pierre Chareau, Renzo Piano, Mallet-Stevens, Richard Rogers et Jean Prouvé.

Dans le livre primé, Jean Prouvé, bâtisseur, Olivier Cinqualbre rappelle que, représentant imaginatif de la modernité architecturale, ce créateur concilia créativité et prise en compte des évolutions techniques de son temps. Ses archives ont été conservées dans les collections de la bibliothèque Kandinsky. Fils du peintre et sculpteur Victor Prouvé, les difficultés financières de sa famille le contraignirent à abandonner ses études. Ferronnier, il travailla d’abord chez Émile Robert à Enghien, puis chez Paul Szabo, avant d’ouvrir son atelier de 1924 à Nancy. C’est la qu’il concevra l’une de ses premières réalisations, sa chaise inclinable en tôle d’acier plié laqué. Ses créations pour des édifices privés lui valurent des commandes par des architectes en renom comme Robert Mallet-Stevens pour les ferronneries escamotables de la villa Noailles.

Jean Prouvé – La maison tropicale

Avec Pierre Jeanneret, il participa à la réalisation de maisons légères puis répondit à des commandes du Ministère de la Reconstruction. Il conçut des systèmes de façades légères exploitant le principe du profil raidisseur. La diversification de ses activités le conduisit à collaborer aux travaux de nombreux architectes et ingénieurs, exploitant notamment l’aluminium dans la conception des bâtiments. Titulaire de la chaire d’Arts appliqués du Conservatoire national des arts et métiers de Paris de 1957 à 1970, il expérimenta à la fin de sa carrière l’utilisation de nouveaux matériaux pour la construction. Il sera nommé président du jury international pour le concours du Centre national d’art et de culture voulu par le président Georges Pompidou et présidera le cercle d’études architecturales de 1971 à 1977.

e gauche à droite : Olivier Cinqualbre, Noëlle Ménard et François-Régis Bouyer

Au terme de cette présentation, François-Régis Bouyer, mécène du prix et dirigeant de Bâtisseurs d’avenir, fut appelé afin de remettre le prix au lauréat. Le chancelier Noëlle Ménard le remercia pour sa contribution effective à ce prix, avant de féliciter le lauréat.

A la fin de la séance solennelle du 18 décembre, les membres de l’Académie, le lauréat du Prix Robert Le Ricolais et l’ensemble du public présent furent conviés par le chancellier Noëlle Ménard au vin d’honneur offert par la mairie de Nantes, dans le foyer du théâtre.