Le jury du Prix Yves Cosson, présidé par Henri Copin,
a attribué cette distinction à Colette Nys-Mazure
pour l’ensemble de son œuvre.
Le jury a salué « une œuvre poétique confirmée, attentive au vivant, qui a contribué au rayonnement de la francophonie,
tout en honorant ses liens avec nos régions »
Née le 14 mai 1939 à Wavre en Belgique, Colette Nys-Mazure est une écrivaine belge de langue française. Elle vit à Tournai au bord de l’Escaut. Après un diplôme en philologie romane obtenu à l’Université catholique de Louvain, elle a enseigné à l’Université de Lille.
Si la poésie est son territoire d’élection, elle écrit aussi des pièces de théâtre, des nouvelles, des essais, des livres pour les jeunes et des articles. Elle collabore à différentes revues littéraires. Conférencière, elle fait découvrir la littérature de son pays dans différents pays d’Europe et d’ailleurs.
Poète (Feux dans la nuit), elle a reçu le Prix Max-Pol Fouchet pour Le for intérieur; elle est aussi nouvelliste (Tu n’es pas seul), romancière (Perdre pied) et essayiste (Célébration du quotidien, La chair du poème, Albin Michel, Célébration de la lecture).
Ouvrages récents :
- Anna, roman, Éditions Weyrich, collection La Traversée, 2013
- Battements d’elles, nouvelles, Éditions Desclée de Brouwer, collection littérature ouverte, 2014
- Dieu au vif, récit de vie, Éditions Médiaspaul coll. Grands Témoins, 2014
- Prières pour tous les enfants, poèmes pour enfants, Éditions Salvator Famille, illustrations Mizuho Fujisawa, 2015
- La vie poétique, j’y croix, témoignage, Éditions Bayard, 2015
- En train d’écrire, avec la collaboration de Françoise Lison-Leroy, photographies de Iris Van Dorpe, récits, Éditions Les déjeuners sur l’herbe, 2015
- Cette obscure clarté, spiritualité, Éditions Salvator, 2015
- Quand tu aimes il faut partir, Éditions Invenit, 2016
- Eveil à la poésie, Arbre à paroles, 2017
- Le jour coude-à-coude, Éditions Esperluète, 2020
- Lettre d’Atonie, Les petites lettres, 2020
- Chaque aurore te restera première, avec Anne Le Maistre, Atelier des Noyers, 2020
La vie poétique, j’y crois (Bayard, 2015)
« A chacun son chemin, à chacune sa voie, à tous la quête patiente de sa propre voix poétique. Je ne donne pas de conseils, je tente de partager ce que je vis. Pour moi vivre-lire-écrire ne forment qu’un seul mot. Autrement dit j’écris comme je respire et je ne puis écrire sans lire. Le fait de lire et d’écrire aiguise ma passion de la vie. J’écris mieux parce que je lis beaucoup et parce que je suis poreuse à tous les aspects de l’existence. Je lis mieux parce que je discerne l’élan et le travail de l’écriture chez les autres.
Je vais, tous sens aux aguets. Rien ne me semble insignifiant. Aucun détail d’un paysage ni d’un visage. J’aime les villes et j’aime la mer nue à l’aurore. Je scrute l’herbe et les feuillages. Je tremble aux hurlements des ambulances striant les rues. Je respire jusqu’à l’ivresse le parfum des jacinthes dont je suis l’éclosion. Je mâche longuement le pain cuit par un de mes fils. Je touche la peau du jour neuf avec un étonnement jamais usé. Pêle-mêle. »